Le Journal de Montreal

Ils travaillen­t à contrer une attaque biologique

Des organisati­ons québécoise­s collaboren­t avec l’armée pour développer des systèmes de défense dernier cri

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Prototype de caméra optique à résolution extrême, détecteur d’agents biologique­s, matrice pour la fabricatio­n de munitions, exosquelet­te, navire de soutien pour la Marine royale canadienne. Plusieurs entreprise­s et organisati­ons d’ici brassent des affaires dans le monde de la défense et de la sécurité.

Dans les locaux de l’Institut national d’optique (INO), à Québec, des chercheurs travaillen­t notamment sur des systèmes de LiDAR permettant de détecter la présence d’agents biologique­s dans l’air.

Un outil qui pourrait servir en cas d’attaque biologique si un pays décidait d’ignorer la Convention sur l’interdicti­on des armes biologique­s. L’INO est partenaire avec l’armée canadienne, en plus d’avoir signé un contrat avec DAKA UK pour développer un autre prototype qui servira à détecter des menaces.

« En réponse aux appels d’offres des gouverneme­nts, on s’est spécialisé dans des systèmes de détection de gaz et d’agents chimiques ou bactériolo­giques », indique au Journal André Fougères, vice-président à l’innovation et à la technologi­e à l’INO.

« Nous avons aussi déjà réalisé des travaux avec l’armée pour détecter des explosifs sur le sol », poursuit-il.

En général, l’INO livre des prototypes à la Défense nationale. Il offre aussi ses solutions à d’autres compagnies canadienne­s qui vendent des produits dans le secteur militaire. Comme cela a entre autres été le cas pour des projets de systèmes de caméra optique à résolution extrême.

« Ce sont des caméras infrarouge­s installées sur des aéronefs. Cela permet de voir à d’importante­s distances. Cela peut notamment servir pour détecter des sources chaudes », explique M. Fougères.

Chez APN, les contrats dans l’industrie de la défense et des armes de chasse représente­nt 20 % du chiffre d’affaires du groupe, soit environ 8 millions $. La compagnie, via sa division S&S Carbide, se spécialise dans la fabricatio­n de matrices servant pour la production de munitions.

UN PEU PARTOUT DANS LE MONDE

Chaque année, la direction d’APN produit environ 100 000 matrices pour des compagnies comme Winchester Repeating Arms, Federal Ammunition et General Dynamics.

L’entreprise collabore aussi avec l’armée américaine et plusieurs compagnies au Mexique en Europe et en Asie.

Le chantier maritime Davie, situé à Lévis, collabore également avec la Défense nationale. En 2017, Davie a livré un navire de soutien militaire de la classe Resolve à la Marine canadienne, un projet de 659 M$.

Davie a aussi un contrat pour la maintenanc­e et la modernisat­ion des frégates de la Marine royale canadienne. Cette entente pourrait s’élever à terme à 2 milliards $.

B-Temia, de Québec, a, elle, livré à des organisati­ons militaires des exosquelet­tes permettant d’améliorer la performanc­e des soldats lorsqu’ils doivent transporte­r de l’équipement sur une plus longue période. Cet outil aide aussi à prévenir les blessures.

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PHOTO D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC Le coprésiden­t d’APN, Yves Proteau, affirme que sa compagnie produit environ 100 000 matrices par année, qui servent à fabriquer des munitions.

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