Ils travaillent à contrer une attaque biologique
Des organisations québécoises collaborent avec l’armée pour développer des systèmes de défense dernier cri
Prototype de caméra optique à résolution extrême, détecteur d’agents biologiques, matrice pour la fabrication de munitions, exosquelette, navire de soutien pour la Marine royale canadienne. Plusieurs entreprises et organisations d’ici brassent des affaires dans le monde de la défense et de la sécurité.
Dans les locaux de l’Institut national d’optique (INO), à Québec, des chercheurs travaillent notamment sur des systèmes de LiDAR permettant de détecter la présence d’agents biologiques dans l’air.
Un outil qui pourrait servir en cas d’attaque biologique si un pays décidait d’ignorer la Convention sur l’interdiction des armes biologiques. L’INO est partenaire avec l’armée canadienne, en plus d’avoir signé un contrat avec DAKA UK pour développer un autre prototype qui servira à détecter des menaces.
« En réponse aux appels d’offres des gouvernements, on s’est spécialisé dans des systèmes de détection de gaz et d’agents chimiques ou bactériologiques », indique au Journal André Fougères, vice-président à l’innovation et à la technologie à l’INO.
« Nous avons aussi déjà réalisé des travaux avec l’armée pour détecter des explosifs sur le sol », poursuit-il.
En général, l’INO livre des prototypes à la Défense nationale. Il offre aussi ses solutions à d’autres compagnies canadiennes qui vendent des produits dans le secteur militaire. Comme cela a entre autres été le cas pour des projets de systèmes de caméra optique à résolution extrême.
« Ce sont des caméras infrarouges installées sur des aéronefs. Cela permet de voir à d’importantes distances. Cela peut notamment servir pour détecter des sources chaudes », explique M. Fougères.
Chez APN, les contrats dans l’industrie de la défense et des armes de chasse représentent 20 % du chiffre d’affaires du groupe, soit environ 8 millions $. La compagnie, via sa division S&S Carbide, se spécialise dans la fabrication de matrices servant pour la production de munitions.
UN PEU PARTOUT DANS LE MONDE
Chaque année, la direction d’APN produit environ 100 000 matrices pour des compagnies comme Winchester Repeating Arms, Federal Ammunition et General Dynamics.
L’entreprise collabore aussi avec l’armée américaine et plusieurs compagnies au Mexique en Europe et en Asie.
Le chantier maritime Davie, situé à Lévis, collabore également avec la Défense nationale. En 2017, Davie a livré un navire de soutien militaire de la classe Resolve à la Marine canadienne, un projet de 659 M$.
Davie a aussi un contrat pour la maintenance et la modernisation des frégates de la Marine royale canadienne. Cette entente pourrait s’élever à terme à 2 milliards $.
B-Temia, de Québec, a, elle, livré à des organisations militaires des exosquelettes permettant d’améliorer la performance des soldats lorsqu’ils doivent transporter de l’équipement sur une plus longue période. Cet outil aide aussi à prévenir les blessures.