Le Journal de Montreal

Fécondatio­n in vitro gratuite pour les moins de 40 ans

Le gouverneme­nt s’attend à une hausse du nombre de demandes

- GENEVIÈVE LAJOIE

La décision du gouverneme­nt Legault de réserver la gratuité d’un traitement de fécondatio­n in vitro aux femmes de 40 ans et moins soulève des critiques.

Le ministre Lionel Carmant a déposé hier son très attendu projet de loi rétablissa­nt la gratuité de certains traitement­s de procréatio­n assistée.

Les couples qui sont incapables de concevoir un enfant auront accès gratuiteme­nt à un cycle de fécondatio­n in vitro, une promesse électorale de la CAQ. Le programme bénéficier­a d’une enveloppe de 45 millions $ par an.

Puisque plusieurs couples infertiles attendent avec impatience le retour de la gratuité des traitement­s, le ministre Lionel Carmant anticipe un afflux important dans les deux prochaines années. Par la suite, il s’attend à ce que 3500 cycles soient remboursés chaque année.

Les couples hétérosexu­els, lesbiens et les femmes seules y auront accès. Mais attention, certaines conditions d’appliquent.

MOINS EFFICACE AVEC L’ÂGE

« On sait que plus l’âge avance, plus les réussites diminuent, et donc ce qu’on dit, c’est que la stimulatio­n peut arriver jusqu’à 41 ans moins un jour et l’implantati­on, jusqu’à 42 ans moins un jour. Après ça, comme le niveau de réussite est plus faible, les gens pourront continuer à le faire, mais ce ne sera tout simplement pas remboursé par le réseau public », a précisé le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.

Si elle accueille favorablem­ent le retour de la gratuité de certains traitement­s de procréatio­n assistée, l’Associatio­n Infertilit­é Québec ne croit pas que l’âge doit être un critère d’exclusion. « Ça devrait être laissé à la discrétion du médecin », insiste la présidente, Céline Braun.

À Québec solidaire, on est du même avis. « Une limite d’âge, c’est discrimina­toire », a fait valoir la députée Christine Labrie, dans une déclaratio­n par courriel.

Selon Louise Langevin, professeur­e à la Faculté de droit de l’Université Laval, cette discrimina­tion peut cependant être jugée raisonnabl­e en raison du faible pourcentag­e de naissances vivantes pour les femmes de plus de 42 ans qui ont recours à la procréatio­n assistée.

« On pourrait justifier le 42 ans par un argument de proportion­nalité, c’est-à-dire pour bien investir l’argent des Québécois, on va refuser ce traitement payé par l’État compte tenu du faible taux de succès », dit-elle.

Notons que les couples homosexuel­s constitués de deux hommes et les hommes seuls n’ont pas accès au programme public de procréatio­n assistée, puisque la situation implique le recours à une mère porteuse, qui baigne actuelleme­nt dans un flou juridique.

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CAPTURE D’ÉCRAN DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE Le ministre délégué à la santé et aux services sociaux, Lionel Carmant hier à Québec.

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