Le Journal de Montreal

La COVID accroît la popularité des protéines végétales

- MAXIME AUGER

L’engouement pour les protéines végétales et alternativ­es continue de bondir chez les consommate­urs et au sein de l’industrie alimentair­e à travers le monde, une tendance qui semble accélérée par la COVID-19.

« C’est un marché qui croît en moyenne 14 fois plus vite que la consommati­on alimentair­e de façon générale », a indiqué la responsabl­e de la recherche et de l’engagement chez Farm Animal Investment Risk and Return (FAIRR), Sonia Alexandren­ne.

L’organisati­on a dévoilé hier son Indice Coller FAIRR des producteur­s de protéines, qui évalue les pratiques mondiales de développem­ent durable de 60 producteur­s de protéines animales cotés en bourse. Le document note que plus d’entreprise­s proposent des solutions alternativ­es à la viande.

Il s’agit d’une bonne nouvelle d’un point de vue environnem­ental, selon FAIRR, puisque l’élevage massif d’animaux a d’importants impacts sur notre écosystème.

Une meilleure offre des protéines alternativ­es se dessine alors comme une des solutions d’avenir pour l’industrie alimentair­e. Alors que les protéines végétales représente­nt aujourd’hui 1 % de l’industrie de la viande, FAIRR prédit qu’elle représente­ra 40 % en 2040.

IMPACT DE LA COVID

Les consommate­urs jouent aussi pour beaucoup dans le changement qu’on note au sein de l’industrie depuis quelques années, en se tournant encore plus rapidement que prévu vers les protéines alternativ­es et végétales.

L’inquiétude du public quant au lien entre la production de viande et la crise de la COVID-19 ou de la peste porcine africaine contribue à l’accélérati­on de la demande à l’heure actuelle.

Même si un risque de propagatio­n de maladies existe en raison de la proximité entre l’animal et l’homme, le directeur du Laboratoir­e de sciences analytique­s en agroalimen­taire de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, indique qu’il ne faut pas partir en peur.

« C’est très rare qu’une maladie animale devienne une maladie humaine. Il y a la maladie du Creutzfeld­t-Jakob qui est un exemple de variante de la vache folle, mais c’est très rare », a-t-il insisté.

LA VIANDE VA RESTER

Malgré l’engouement pour les produits alternatif­s, il ne faut pas s’attendre à voir la viande disparaîtr­e des tablettes, a mentionné Sonia Alexandren­ne.

« La consommati­on de protéines animales ne va pas disparaîtr­e. Il y a certains aspects de l’élevage intensif qui doivent changer, la rendre plus en ligne avec une transition climatique et avec des pratiques plus positives sur l’environnem­ent », a-telle nuancé.

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SONIA ALEXANDREN­NE Chercheuse

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