La COVID accroît la popularité des protéines végétales
L’engouement pour les protéines végétales et alternatives continue de bondir chez les consommateurs et au sein de l’industrie alimentaire à travers le monde, une tendance qui semble accélérée par la COVID-19.
« C’est un marché qui croît en moyenne 14 fois plus vite que la consommation alimentaire de façon générale », a indiqué la responsable de la recherche et de l’engagement chez Farm Animal Investment Risk and Return (FAIRR), Sonia Alexandrenne.
L’organisation a dévoilé hier son Indice Coller FAIRR des producteurs de protéines, qui évalue les pratiques mondiales de développement durable de 60 producteurs de protéines animales cotés en bourse. Le document note que plus d’entreprises proposent des solutions alternatives à la viande.
Il s’agit d’une bonne nouvelle d’un point de vue environnemental, selon FAIRR, puisque l’élevage massif d’animaux a d’importants impacts sur notre écosystème.
Une meilleure offre des protéines alternatives se dessine alors comme une des solutions d’avenir pour l’industrie alimentaire. Alors que les protéines végétales représentent aujourd’hui 1 % de l’industrie de la viande, FAIRR prédit qu’elle représentera 40 % en 2040.
IMPACT DE LA COVID
Les consommateurs jouent aussi pour beaucoup dans le changement qu’on note au sein de l’industrie depuis quelques années, en se tournant encore plus rapidement que prévu vers les protéines alternatives et végétales.
L’inquiétude du public quant au lien entre la production de viande et la crise de la COVID-19 ou de la peste porcine africaine contribue à l’accélération de la demande à l’heure actuelle.
Même si un risque de propagation de maladies existe en raison de la proximité entre l’animal et l’homme, le directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, indique qu’il ne faut pas partir en peur.
« C’est très rare qu’une maladie animale devienne une maladie humaine. Il y a la maladie du Creutzfeldt-Jakob qui est un exemple de variante de la vache folle, mais c’est très rare », a-t-il insisté.
LA VIANDE VA RESTER
Malgré l’engouement pour les produits alternatifs, il ne faut pas s’attendre à voir la viande disparaître des tablettes, a mentionné Sonia Alexandrenne.
« La consommation de protéines animales ne va pas disparaître. Il y a certains aspects de l’élevage intensif qui doivent changer, la rendre plus en ligne avec une transition climatique et avec des pratiques plus positives sur l’environnement », a-telle nuancé.