Le Journal de Montreal

La consommati­on de drogue et d’alcool en hausse

Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, les jeunes adultes montréalai­s fument plus et boivent plus

- BÉATRICE ROY-BRUNET

Les impacts collatérau­x de la pandémie se font ressentir alors que la consommati­on d’alcool, de drogue et de tabac est en hausse à Montréal, majoritair­ement chez les jeunes adultes.

« Le tiers de la population déclare avoir augmenté sa consommati­on, principale­ment chez les 18 à 34 ans », a indiqué hier la directrice régionale de santé publique de la métropole, la Dre Mylène Drouin, en point de presse.

La récente étude de la santé publique démontre également que le nombre de personnes consommant de l’alcool au quotidien est passé de 11 % à 27 % depuis le début de la crise sanitaire.

Un phénomène similaire s’observe chez les consommate­urs de cannabis et de tabac.

« Il faut être préoccupé, il faut que la population prenne conscience et de ne pas hésiter à consulter. C’est un dossier sur lequel on se penche », a expliqué la Dre Drouin.

De son côté, la présidente-directrice générale du Centre intégré universita­ire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger, s’est dite préoccupée comme il n’y a pas d’augmentati­on dans les demandes pour des services psychosoci­aux.

« Si on vit du stress ou qu’on a besoin de consulter, il ne faut pas hésiter à le faire », a-t-elle ajouté.

NOUVEAUX QUARTIERS SURVEILLÉS

Malgré les mesures strictes imposées en zone rouge, les cas de COVID-19 sont en légère hausse à Montréal, et de nouveaux quartiers font l’objet d’une surveillan­ce accrue.

« Notre taux de reproducti­on, qu’on veut toujours en bas du 1, est repassé au-dessus du 1. [...] Les gens ont globalemen­t plus de contacts », a noté la Dre Drouin.

Alors que la moyenne des cas par jour se situait à 250 dans les dernières semaines, ce nombre a maintenant grimpé à 280.

« Ce n’est pas une hausse exceptionn­elle, mais c’est assez préoccupan­t pour nous dire de maintenir les mesures en place », a-t-elle précisé.

De nouveaux secteurs sont également surveillés en raison de leur taux de positivité plus élevé, soit le pourcentag­e des tests effectués qui sont finalement positifs. Par exemple, La Salle, Lachine et Rivièredes-Prairies s’ajoutent à la liste. Parc-Extension demeure un des quartiers les plus chauds.

La Dre Drouin a invité les citoyens de ces quartiers à ne pas hésiter à aller se faire dépister et le dépistage sera rehaussé dans ces secteurs.

« RETRAÇAGE À REBOURS »

La santé publique de Montréal procédera dorénavant au retraçage à rebours des cas, une méthode utilisée entre autres au Japon. Seulement 10 % à 20 % des cas expliquera­ient plus de 80 % de la transmissi­on.

Ces cas se retrouvent dans des évènements de « super transmissi­on ». Ces évènements sont donc des rassemblem­ents dans des espaces restreints et où il y a des rapprochem­ents entre les personnes présentes.

« On va poser des questions aux gens à l’investigat­ion, mais on va essayer même de les poser dès le dépistage pour être capable de vraiment identifier et enquêter ces cas-là en priorité », a souligné la Dre Drouin.

La santé publique pourra ensuite retourner au cas appelé « source » et s’assurer ensuite de faire du retraçage des contacts à rebours.

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PHOTO D’ARCHIVES, JOEL LEMAY La directrice régionale de santé publique de Montréal, Dre Mylène Drouin, lors d’une conférence de presse sur la gestion de la COVID-19, à la Place des Arts, en mai dernier.

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