Le Journal de Montreal

Un ange aux fourneaux

Une cuisinière bénévole pleine de pep a trouvé la bonne recette pour venir en aide aux personnes seules. Le secret: cultiver l’amitié… par l’estomac.

- Par Linda Priestley

Carole Alix, ancienne comptable et maman de la nutritionn­iste Geneviève O’Gleman, improvise aujourd’hui en cuisine pour une bonne cause. Comment? L’histoire a commencé en fait il y a deux ans, peu de temps après la mort de son mari. La sexagénair­e s’est alors retrouvée seule, à Saint-Sauveur, où le couple venait tout juste de s’installer. «Je ne connaissai­s personne. J’ai vite commencé à m’ennuyer.» Pour tromper la solitude, elle a décidé d’aider dans la cuisine de Soupe et compagnie des Pays-d’en-Haut, un OSBL consacré à l’organisati­on et la préparatio­n de repas pour personnes isolées.

«Tous les matins que je viens, j’ai hâte d’arriver! Je trouve une liste des ingrédient­s, déposée la veille sur mon espace de travail, et go! je me débrouille avec ça! En plein ce que j’aime faire!» D’une main de maître, la virtuose des fourneaux mitonne de bons petits repas appétissan­ts et nourrissan­ts. Et sans gaspillage. «Personne n’a le droit de jeter même pas une petite fraise sans mon autorisati­on! (rires) Ma mère disait: “Si c’est pas brulé, c’est mangeable!”» Rien ne lui fait peur non plus, même quand elle se fait annoncer que – catastroph­e! – il n’y a pas grandchose à part une bonne quantité de laitues. «Pas de problème, on fera des potages!»

Entendre ensuite les «Qui a fait ça? C’est tellement bon!» des dîneurs et voir les assiettes se vider d’une traite, ça lui fait chaud au coeur. «Mais c’est surtout le plaisir de faire à manger pour quelqu’un d’autre qui me stimule. Le faire juste pour moi, c’est plate. Et manger tout seul, c’est tellement triste. Regarder les gens manger en compagnie des autres, plutôt que seuls dans leur coin, ça, ça me nourrit!»

Pandémie oblige, la dynamique bénévole se rend en cuisine une journée par semaine pour éviter d’être dans la même pièce avec trop de gens à la fois. «Mais on reste en contact avec toute l’équipe. On s’appelle pour s’assurer que tout le monde est OK. Aussi, je prépare et fais livrer les repas de notre chère Élisabeth, une bénévole de 93 ans qui doit rester à la maison, et je l’appelle souvent. Ces gens sont mes amis. On est une famille!» On jase-tu? pour briser l’isolement Même s’il est impossible pour le moment de se voir et donc de se retrouver tous ensemble autour d’un café comme lors de nos précédente­s éditions, l’action On jase-tu? tient à soutenir tous ceux qui se sentent trop seuls en ces temps difficiles que nous traversons. C’est pourquoi nous vous invitons à nous rejoindre le jeudi 19 novembre prochain pour lutter contre l’isolement de la façon de votre choix: • participez au plus grand rassemblem­ent

virtuel du Québec en compagnie de nos porte-paroles Marie-Claude Barrette et France Castel à 11 h, sur les pages Facebook d’On jase-tu?, de Bel Âge et de nos partenaire­s.

• partagez une photo en solidarité sur les réseaux sociaux avec le #onjasetu. Chaque # = 1 $ à la lutte contre l’isolement

• appelez une personne seule pour jaser Pour tout savoir: onjasetu.ca.

C’est un rendez-vous!

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