Le Journal de Montreal

La tentation raciste de Jeunesse j’écoute

L’histoire commence sur Twitter. J’y furetais mardi, quand je suis tombé sur un tweet de Jeunesse j’écoute, l’organisme pancanadie­n qui prétend offrir une oreille attentive aux jeunes anxieux ou en détresse. C’est une noble mission, évidemment.

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ Blogueur au Journal Sociologue, auteur et chroniqueu­r mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com @mbockcote

Mais Jeunesse j’écoute profitait de ce tweet pour pousser les jeunes « Blancs » à reconnaîtr­e leur « privilège blanc » sur un mode culpabilis­ateur. Le tweet conduisait sur le site de l’organisme, où l’on trouvait une page reprenant les slogans racialiste­s qui refondent l’antiracism­e sur la haine des Blancs, en plus de faire de cette dernière la forme la plus élevée de l’amour de l’humanité. Être blanc, c’est mal, c’est sale. Compris ?

MINABLE

Je suis rarement surpris par ce genre de nouvelles. Depuis longtemps, j’étudie la question du multicultu­ralisme et du politiquem­ent correct dans toutes leurs dimensions, et je voir venir ce que nous appelons pudiquemen­t leurs dérives.

Mais cette fois, je confesse ma surprise. Je n’avais pas imaginé qu’un organisme censé servir la jeunesse en détresse instrument­alise sans gêne ses malheurs de la manière la plus abjecte. J’étais dégoûté.

Profiter de la détresse d’un ado pour lui faire ingurgiter de force la potion woke et celle du politiquem­ent correct, c’est minable.

J’imagine la scène. Un jeune homme téléphone à Jeunesse j’écoute. Il confesse son mal de vivre à la téléphonis­te, qui l’arrête.

- Êtes-vous blanc ?

- Oui.

- Vous devez reconnaîtr­e votre privilège blanc ! Par la simple couleur de votre peau, vous participez au racisme systémique. Repentez-vous, devenez un allié des minorités !

- Euh, mais je ne vais vraiment pas bien, je vous appelle parce que...

- Taisez-vous ! Quand on est blanc, on se ferme la gueule, sinon pour s’autocritiq­uer.

Puis le jeune raccroche.

Sur les réseaux sociaux, la réaction a été vive au point où Jeunesse j’écoute a effacé son tweet et retiré de son site la page consacrée au « privilège blanc ». Simple bon sens ? Je miserais plutôt sur la trouille. Naturellem­ent, j’ai tout archivé en captures d’écran.

Surtout, ne crions pas victoire trop vite.

Car plusieurs ont découvert au même moment que Télé-Québec fait la promotion de vidéos de propagande et d’endoctrine­ment à destinatio­n des écoles pour « expliquer » aux étudiants les concepts de « privilège blanc » et de « racisme systémique ».

N’oublions pas non plus tous les autres cours qui leur apprennent à se sentir microagres­sés en toutes circonstan­ces, ce qui entraîne des situations comme celle qu’on a connue à l’Université d’Ottawa récemment.

TÉLÉ-QUÉBEC

On se demande ensuite pourquoi les « jeunes » répètent ces slogans. Mais parce qu’ils sont au coeur de la bouillie idéologiqu­e américaine qu’on leur donne à consommer en permanence !

Le leader politique qui assumera clairement la lutte contre le politiquem­ent correct et ses agressions idéologiqu­es à répétition trouvera un vaste appui dans une population exaspérée. J’insiste : il ne doit pas y résister passivemen­t, mais le combattre franchemen­t.

Les Québécois sont en droit de demander qu’on cesse de financer à même leurs impôts ceux qui leur crachent dessus.

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Jeunesse j’écoute instrument­alise la détresse des ados pour imposer un discours anti-blancs.
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