Un promoteur immobiler condamné pur fraude
Tyronne Candappa a préparé de faux baux pour convaincre des investisseurs
Un promoteur immobilier peu scrupuleux a été condamné à 21 mois de prison dans la communauté et à un remboursement de 50 000 f, plus de huit ans après avoir dupé des investisseurs dans un projet de tour de condos à Brossard.
Tyronne Candappa, 45 ans, a plaidé coupable en octobre à deux chefs d’accusation de fraude au palais de justice de Longueuil.
L’homme d’affaires de Westmount a admis pour la première fois, six ans après le dépôt d’accusations contre lui, avoir frustré des victimes, par la supercherie et le mensonge, de sommes totalisant près de 370 000 $.
Ce ne serait toutefois que la pointe de l’iceberg de l’argent perdu, selon deux de ses victimes (voir autre texte).
Notre Bureau d’enquête avait rapporté en 2013 qu’une soixantaine d’épargnants, des retraités, des médecins et même un policier, avaient versé des millions de dollars en dépôt pour des condos dans une tour à Brossard, sur la Rive-Sud, qui n’est jamais sortie de terre.
Cet édifice avait été décrit comme un immeuble de prestige de 14 étages donnant sur le fleuve Saint-Laurent.
Dans un résumé des faits daté du 5 octobre, Candappa admet avoir offert de fausses garanties financières à des acheteurs potentiels de condos.
FAILLITE
Candappa a fait miroiter un investissement sans risque, puisqu’il disait que les condominiums étaient déjà réservés pour de futurs locataires. Sept faux baux, avec des noms fictifs, ont ainsi été préparés. L’objectif était pour lui d’« encourager la vente des unités » et d’« aider les acheteurs à obtenir leur financement », selon ses explications.
Malgré son plaidoyer de culpabilité, Candappa ne pourra pas rembourser l’ensemble des victimes puisqu’il a fait faillite.
« Cette procédure [de faillite] ne leur a jamais permis de récupérer leurs avances en argent, mais a entraîné des conséquences désastreuses, ça a mis fin au projet de 45 millions $ et l’accusé a perdu personnellement 14 propriétés évaluées approximativement à 8,4 millions $ », peuton lire dans le résumé des faits.
Le ministère public avait initialement déposé 10 chefs d’accusation dans ce dossier. Le procureur Me Éric Bernier n’a pas voulu expliquer pourquoi plusieurs chefs avaient été retirés et pourquoi il avait fallu attendre six ans pour que Candappa plaide coupable.
Tyronne Candappa a également plaidé coupable en août à un chef d’accusation d’usage négligent d’une arme à feu après avoir tiré sur un client qui déménageait. Il a été condamné à deux ans moins un jour de prison à domicile et 100 heures de travaux communautaires.