Trump préfère jouer au golf
Donald Trump a quitté la réunion virtuelle du G20 après y avoir fait une très brève apparition. Il a préféré aller jouer au golf. Évidemment, il est plus agréable de jouer au golf que de discuter de la pandémie de coronavirus, de l’environnement mondial ou de la taxation des GAFAM.
En plus, Trump préfère les relations bilatérales aux relations multilatérales.
Cette absence est paradoxale pour quelqu’un qui prétend avoir gagné l’élection présidentielle. Trump manque ainsi une belle occasion de marquer la scène internationale. Et même si Trump ne sera plus président dans deux mois, il demeure encore en fonction jusqu’à ce que Joe Biden le remplace.
C’est le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, qui a pris toute la place en politique internationale. Depuis l’échec de la dernière rencontre entre Kim Jong-un et Trump, celui-ci ne semble plus accorder grande importance à la politique étrangère américaine.
Il faut dire que la plupart des chefs d’État ont une piètre opinion de lui. Et puis, depuis sa défaite aux élections présidentielles, il boude. Si au moins il boycottait le G20 de cette année parce qu’il est organisé par l’Arabie saoudite. Mais non.
L’administration Trump ne semble plus se préoccuper que des affaires militaires internationales. Le retrait des troupes au Moyen-Orient, le renforcement de l’isolement de l’Iran et la construction d’un réseau d’alliances militaires contre la Chine sont les principales politiques étrangères des États-Unis depuis quelques mois.
MAL PARAÎTRE
Il est vrai que le G20 risque de faire mal paraître les États-Unis.
Par exemple, donner un accès mondial aux vaccins contre la COVID-19 est certainement un bel et noble objectif. Mais ce ne sont ni les compagnies américaines ni les compagnies européennes qui fourniront ce vaccin aux pays pauvres. Les continents africain et sud-américain en entier recevront des vaccins chinois. Les contrats sont signés.
Les dirigeants du G20 doivent aussi discuter de la promotion des systèmes universels d’accès à la santé. De quoi faire croire aux partisans de Trump que la planète complète est devenue communiste.
Quant aux questions environnementales, on se demande bien ce que l’administration Trump pourrait y apporter de constructif, surtout après le retrait officiel des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. En plus, sous le thème de « sauvegarder la planète », les dirigeants doivent y discuter des énergies durables.
Trump voudra aussi éviter de discuter d’un troisième thème important de la conférence du G20 : comment taxer les GAFAM et autres entreprises numériques.
Trump manque ainsi une belle occasion de marquer la scène internationale.
MONDE EN SENS INVERSE
Plus on examine les thèmes de discussion du G20, plus on comprend que Trump s’en absente. Dans les domaines comme la santé, l’environnement ou le commerce électronique, le monde évolue en sens inverse des politiques mises de l’avant par l’administration Trump.
Il serait très gênant que les partisans de Trump s’en aperçoivent. Qui sait, ils pourraient bien finir par perdre foi en leur sauveur.