Loto-Québec refuse de s’expliquer en entrevue
Loto-Québec a refusé d’accorder une entrevue sur la présence de plusieurs membres du crime organisé au casino, malgré les demandes de notre Bureau d’enquête.
Les appels faits à plusieurs membres de la direction et du conseil d’administration sont également restés sans réponse.
Se réfugiant derrière la Loi sur la protection des renseignements personnels, la direction a dit qu’elle ne pouvait pas commenter les mesures prises à l’égard de certains joueurs ou leur adhésion à des programmes comme celui des cartes privilèges.
« Loto-Québec ne peut fournir d’informations personnelles ni faire part des mesures pouvant avoir été prises à l’égard d’individus spécifiques qui fréquenteraient les lieux publics que sont les casinos », a indiqué le directeur des relations médias, Patrice Lavoie.
DES MESURES EFFICACES ?
Il a rédigé les grandes lignes des mesures pour lutter contre le blanchiment d’argent, mais qui n’empêchent visiblement pas les criminels d’y jouer des millions de dollars d’origine douteuse.
Les voici en résumé.
■ Déclarations au Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) pour toute transaction jugée douteuse ou au-dessus de 10 000 $
■ Formation du personnel en contact avec les clients au sujet des procédures de conformité
■ Évaluation des risques que représentent certains clients, dont ceux présentant un risque élevé
■ Fournir les informations demandées par les corps policiers et autres organismes chargés d’appliquer les lois La direction dit également avoir fait l’objet de vérifications dans le passé, notamment du CANAFE, en 2016, qui n’avait noté aucune lacune. Elle dit aussi avoir été évaluée par une firme externe, en 2015 et 2019.
INQUIÉTUDE
Une membre du conseil d’administration de Loto-Québec a reconnu que la présence du crime organisé au Casino était préoccupante.
« Je suis toujours inquiète, comme citoyenne, quand il y a des gens du crime organisé qui sont impliqués dans toutes sortes d’organisations légales pour tenter de blanchir leur argent, que ce soit le Casino de Montréal ou d’autres organisations », dit Anie Perrault, qui siège également au comité d’éthique de la société d’État.
Elle se souvient que le conseil a déjà été informé des risques de blanchiment d’argent, mais pas dans la dernière année.
« Je souhaite qu’on travaille de sorte qu’on puisse les arrêter dans leur infiltration », dit-elle.