Le festival mondial de l’hypocrisie
Nous assistons à un grand déferlement de vertu.
Les gros demandent le respect. Les LGBT demandent le respect. Les Premières Nations demandent le respect.
Les croyants demandent le respect.
Les handicapés demandent le respect.
Les minorités visibles demandent le respect.
Je veux être respecté. Vous aussi.
THÉÂTRE
Évidemment, chez certains, la sensibilité devient de l’hypersensibilité, puis de l’ultra-susceptibilité.
J. K. Rowling, la créatrice d’Harry Potter, invente un personnage qui se déguise en femme pour piéger ses victimes, et on l’accuse de « transphobie ».
Anne Hathaway joue le rôle d’une sorcière à trois doigts et, devant le tollé, s’excuse auprès de ceux à qui il manque un morceau.
J’ai écrit qu’un politicien était si déconnecté qu’il souffrait d’autisme politique.
Un parent m’a demandé des excuses. J’ai refusé.
À première vue, les indignés nous demandent d’être comme eux : purs, idéalistes, vertueux, respectueux.
Certes, les temps changent, mais suis-je le seul à voir souvent de l’hypocrisie et de l’opportunisme dans tout cela ?
Hypocrisie chez ceux qui s’abritent derrière la vertu pour avancer leurs intérêts professionnels.
Hypocrisie chez ceux qui pensent autrement, mais gardent le silence par prudence.
The Economist rapportait qu’au Connecticut, deux sprinteurs nés mâles, mais qui se sentent femmes et ont obtenu le droit de compétitionner chez les femmes, ont remporté 15 championnats d’État depuis 2017.
Une femme dit : « C’est démoralisant de savoir d’avance qu’on lutte pour la 2e place ».
Le record du monde du 100 mètres chez les femmes est de 10,49.
Il remonte à 1988, et Florence Griffith-Joyner était plus dopée que Jimi Hendrix.
Le record du monde chez les garçons de 15 ans est de… 10,20.
Laurel Hubbard, un haltérophile néo-zélandais transgenre, pulvérise ses adversaires féminines.
Indépendamment de son « identité », la testostérone du mâle donne, estime-t-on, un avantage moyen de 10 % pour la course et de 30 % pour l’haltérophilie.
Plus de muscles, plus gros coeur, plus gros poumons, plus grosse capacité oxygénique, os et ligaments plus durs, etc.
La fédération mondiale de rugby, sport violent s’il en est, a dû interdire aux transgenres de jouer avec les femmes pour la sécurité physique de celles-ci.
Les transgenres ont hurlé à la discrimination, et tant pis s’ils ou elles démolissaient des filles qui pèsent 50 livres de moins. L’hypocrisie est partout.
Les Autochtones que Robert Lepage a rencontrés pendant la controverse sur sa pièce Kanata ne se plaignaient pas de la manière dont ils étaient dépeints.
Ils voulaient des jobs.
Dans le monde universitaire, derrière le discours antiraciste, on demande souvent des postes de profs réservés.
MARKETING
Dans Occupation Double, on nous sert la sympathique et rondelette Julie au nom de la « diversité corporelle ».
Mais elle est rapidement éliminée, car aucun des gars qui vantaient son « noble combat » ne s’est « rapproché » d’elle, comme dirait Jay.
On nous offre le couple Cintia-Marjorie, mais deux filles, on sait que cela passe mieux que deux gars.
La cause devient un outil de marketing.
Je pourrais multiplier les exemples. Partout, partout, derrière ces nouveaux étalages de vertu, je vois petits calculs et grandes hypocrisies.