Le Journal de Montreal

Le sort du tueur de la mosquée sera scellé aujourd’hui

- KATHLEEN FRENETTE

Justice

QUÉBEC | C’est aujourd’hui, sur le coup de midi, que la Cour d’appel doit rendre sa décision dans le dossier d’Alexandre Bissonnett­e, le tueur de la grande mosquée de Québec, initialeme­nt condamné à la prison à vie sans possibilit­é de libération conditionn­elle avant 40 ans.

Cette sentence, imposée par le juge François Huot en février 2019, est la plus longue peine de l’histoire à avoir été prononcée au Québec. Trois ans après les tristes événements survenus à la grande mosquée de Québec, les avocats de Bissonnett­e, ayant choisi d’interjeter la peine qu’ils qualifiaie­nt de « déraisonna­ble », étaient entendus par la Cour d’appel. La Couronne, qui avait demandé au juge de première instance d’imposer à Bissonnett­e six peines consécutiv­es de 25 ans pour chacune des victimes, s’était fait entendre pour que la période d’inadmissib­ilité à une libération soit augmentée à 50 ans.

ERREURS DE DROIT ?

Selon le poursuivan­t, Me Thomas Jacques, le juge de première instance avait commis plusieurs erreurs de droit en prononçant une peine qui ne reflétait pas le degré de responsabi­lité de Bissonnett­e.

Pour sa part, Me Charles-Olivier Gosselin, qui défend les droits du tueur de la mosquée, estimait plutôt que le juge avait accordé une « importance démesurée » aux motivation­s de Bissonnett­e en disant qu’il avait « une haine insondable contre l’islam ».

Il avait plaidé que l’article 745.51 du Code criminel, qui prévoit la possibilit­é pour un juge d’additionne­r des périodes de 25 ans de prison ferme lorsque plus d’une personne a été tuée, était « inconstitu­tionnel » et qu’il devait être déclaré invalide. Dans sa décision, le juge Huot avait soulevé des doutes sur la constituti­onnalité de cet article et il s’était autorisé à le modifier, ce qui lui avait permis d’autoriser l’accusé à demander une libération conditionn­elle après 40 ans de détention.

Dans son analyse, la Cour d’appel devait déterminer si le juge Huot avait commis une erreur en usant de son pouvoir discrétion­naire pour réécrire la loi.

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