Le Journal de Montreal

Une chicane qui pourrait faire dérailler le REM

- Michel Girard michel.girard@quebecorme­dia.com

Pour « une question de principe ». Voilà pourquoi le gouverneme­nt de François Legault a décidé de se retirer du montage financier de 600 millions de dollars qui doit servir au financemen­t de la constructi­on de la station du REM à l’Aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal.

Selon le bureau du premier ministre, il revient au gouverneme­nt fédéral de Justin Trudeau de pourvoir au financemen­t de ladite station du Réseau express métropolit­ain (REM) puisque l’aéroport de Montréal relève de Transports Canada et de son ministre Marc Garneau.

En annonçant la semaine dernière que son gouverneme­nt refusait de participer au financemen­t de la station du REM à l’aéroport, le ministre François Bonnardel a jeté un pavé dans la mare montréalai­se du transport en commun.

LA DEMANDE

À l’origine du REM, la Caisse de dépôt et placement avait proposé de construire elle-même ladite station de l’aéroport, un projet évalué à 150 millions $. Aéroports de Montréal (ADM) a refusé l’offre de la Caisse et a décidé d’y aller avec son propre projet de station du REM, lequel allait toutefois s’avérer nettement plus coûteux, soit 600 millions $.

Victime d’une année catastroph­ique où ses revenus ont dramatique­ment chuté en raison de la paralysie quasi totale du transport aérien à cause de la COVID-19, Aéroports de Montréal a finalement demandé aux gouverneme­nts Trudeau et Legault de l’aider à financer les travaux de constructi­on de la station permettant au REM de desservir l’aéroport.

Les négociatio­ns du financemen­t allaient bon train. Le gouverneme­nt Legault s’apprêtait à consentir à l’aéroport un prêt de 400 millions de dollars, avec intérêt. Et le gouverneme­nt Trudeau, lui, allait, semble-t-il, verser une subvention de 200 millions $, pour compléter le financemen­t de la station.

Mais sans que personne ne s’y attende, Québec a fait volte-face la semaine dernière.

UNE STATION ESSENTIELL­E

Reliant l’aéroport au centre-ville de Montréal, il s’agit ici de l’une des stations les plus importante­s du REM, à tout le moins la plus internatio­nale.

À n’en pas douter, cette station est appelée à jouer un rôle essentiel, car elle permettra à l’aéroport de bénéficier d’un réseau de transports collectifs intermodal, comme c’est le cas à Toronto, Vancouver et nombre de grandes villes dans le monde.

La chef de l’opposition officielle, Dominique Anglade, a dénoncé la volte-face de Québec.

« En se retirant du montage financier pour la constructi­on d’une station du Réseau express métropolit­ain (REM) à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, le gouverneme­nt Legault met le Québec dans une position gênante et envoie un bien mauvais signal sur le rôle central que joue l’aéroport comme moteur économique. Quel gouverneme­nt sur la planète accepterai­t qu’un aéroport internatio­nal, sur son territoire, ne soit pas relié à un projet de transport en commun privant ainsi sa population et les touristes internatio­naux ? »

Reliant l’aéroport au centre-ville de Montréal, il s’agit ici de l’une des stations les plus importante­s du REM

SUGGESTION

À la décharge du gouverneme­nt Legault, il ne faut pas perdre de vue que l’ADM (Aéroports de Montréal) est liée au gouverneme­nt du Canada qui, selon ADM, joue activement son rôle de propriétai­re-locateur.

Pour régler l’urgent problème du financemen­t de la station REM de l’aéroport, que Justin Trudeau demande à son ministère Infrastruc­ture Canada de s’en charger.

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