La Caisse investit 250 millions $ de plus dans les géants du web
La participation du bas de laine des Québécois dans Amazon bondit de 54 %
La Caisse de dépôt et placement du Québec a investi près de 250 millions de dollars, cet été, pour accroître ses participations au sein de trois des géants du web, surnommés GAFAM.
Le 30 septembre, la Caisse détenait près de 4,4 millions d’actions de Microsoft, soit 17 % de plus qu’à la fin juin. Dans Amazon, la présence de l’institution a bondi de 54 % tandis qu’au sein d’Alphabet, la société mère de Google, elle a crû de 4 %.
Chez Apple, la participation de la Caisse est toutefois demeurée stable sur trois mois en termes de nombre d’actions détenues alors que chez Facebook, elle a fléchi de 5 %.
Mais dans les cinq entreprises qui composent le GAFAM, la valeur des placements de la Caisse a crû en raison de l’envolée de ces titres en Bourse dans la foulée de la pandémie.
Ainsi, l’action d’Amazon a gagné 68 % depuis le début de l’année tandis que celle d’Apple a progressé de 55 %.
De plus, le bas de laine des Québécois a presque quintuplé sa participation dans le constructeur de voitures électriques Tesla, dont l’action a explosé cette année.
La Caisse demeure toutefois bien moins présente dans les GAFAM que ses rivaux. À la fin septembre, environ 7 % de son portefeuille boursier américain y était investi, contre 11 % pour l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada et 12 % pour Investissements PSP.
DÉBUT D’ANNÉE DIFFICILE
La Caisse a accru son exposition aux GAFAM et à d’autres titres technologiques après avoir enregistré, pendant les six premiers mois de 2020, un rendement décevant attribuable notamment à sa présence relativement faible dans ce secteur.
En août, pour expliquer cette sous-exposition coûteuse, le PDG de la Caisse, Charles Émond, avait expliqué que les entreprises technologiques ne respectaient pas certains critères traditionnels en matière de placements boursiers, notamment le ratio cours/bénéfice.
M. Émond avait alors indiqué qu’une « revue » était en cours afin que la Caisse emprunte finalement « le virage numérique que l’économie semble vouloir prendre ».
« Je ne vous dis pas qu’on va aller acheter des titres GAFA demain matin à ces évaluations-là, mais il est important de s’ouvrir, de s’exposer à ce secteur-là », avait-il affirmé.
VENTES EN CHINE
La Caisse a par ailleurs réduit, cet été, ses participations dans 27 des 28 entreprises chinoises dont elle détient des actions cotées à des Bourses américaines.
Cela n’a toutefois pas empêché l’institution d’ajouter quatre firmes chinoises à son portefeuille, dont le constructeur de voitures électrique Xpeng. La valeur boursière de ce dernier a plus que triplé à la Bourse de New York depuis le début du mois.
La Caisse a également accru significativement sa participation dans ZTO Express (Cayman), l’une des principales entreprises de livraison de colis en Chine.