Le Journal de Montreal

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Le Vendredi fou et son corollaire, le Cyber lundi, sont passés dans les moeurs. Et sont plus populaires que jamais. L’an dernier, on enregistra­it pour la première fois des ventes de plus d’un milliard de dollars au Québec, lors du Vendredi fou. Pas mal pour une tradition qui n’a que huit ans. Cette « fête » provient des États-Unis et correspond à une date aussi importante que Noël dans la culture américaine : l’Action de grâce. Chez nos voisins du sud, on l’appelle Black Friday, car c’est, pour plusieurs commerçant­s, la période de l’année où leurs livres comptables affichent enfin, en noir, leurs premiers véritables profits, contrairem­ent aux pertes, inscrites en rouge sur les bilans comptables. Le Black Friday signale le début du magasinage des Fêtes. Au Québec, on a adopté le vocable de Vendredi fou, plus vendeur que « Vendredi noir ».

Le Vendredi fou américain est populaire depuis les années 1950. Qui ne se souvient pas de la fameuse scène du film Who’s Minding the Store, où Jerry Lewis est emporté par une vague déchaînée de consommatr­ices prenant d’assaut un grand magasin dans un grand bruit de troupeau de bisons.

En 2020

Aujourd’hui, Vendredi fou et Cyber lundi permettent aux commerçant­s de relancer les ventes en magasin, histoire de concurrenc­er le commerce en ligne. Le Vendredi fou dure désormais quatre jours et certains commerçant­s prennent même de l’avance, dès le début novembre.

« C’est l’événement le plus populaire de l’année, avec le Boxing Day, souligne Stéphane Drouin, PDG du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). Par rapport au volume de ventes, ce sera assez similaire cette année au Vendredi fou de l’an dernier. Ainsi, 41,5 % des consommate­urs envisagent d’y aller cette année, comparativ­ement à 36,5 % l’an dernier, soit 13 % de plus. Mais 40 % des adeptes prévoient dépenser moins cette année. »

La COVID-19 va aussi modifier profondéme­nt les habitudes d’achat, car 59,5 % des consommate­urs prévoient acheter principale­ment en ligne, contre 21,2 % en magasin. Et 46,5 % le feront pour éviter la cohue. De plus, 90,7 % se feront livrer chez eux leurs achats, au lieu de les ramasser en magasin (9,3 %), selon les chiffres du CQCD.

« Beaucoup de consommate­urs ont perdu leur emploi, d’autres n’ont plus la PCU pour soutenir leur train de vie, ça va certaineme­nt nuire au commerce de détail, y compris le Vendredi fou, estime Benoit Duguay, professeur titulaire à l’École des sciences de la gestion de l’UQÀM. Les foules seront donc moins importante­s cette année dans les magasins, aussi par peur de la COVID-19. En ces temps incertains, le consommate­ur n’ouvre pas facilement son portefeuil­le. »

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