Pénurie de cobayes dans nos labos
Le peu de symptômes chez la majorité des malades et la concurrence entre les études pour tester des médicaments contre la COVID-19 a mené à une pénurie de cobayes au Canada.
Les chercheurs canadiens qui testent des remèdes contre la COVID-19 s’arrachent les patients.
Il s’agit de la triste réalité de plusieurs chercheurs qui misent sur des essais contrôlés et randomisés, relate Todd Campbell Lee, de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.
L’expert participe notamment à une étude pour tester le fluvoxamine, un stéroïde par inhalation. Le groupe cherche des patients atteints de symptômes particuliers, comme une toux sévère.
« Lorsque nous contactons les patients, plusieurs n’ont pas les symptômes », dit-il.
LA COLCHICINE
Les responsables de l’étude Colcorona de l’Institut de cardiologie de Montréal, qui testent les effets de la colchicine, peinent encore à trouver les 6000 cobayes afin de conclure leur recherche.
« On est rendus pas loin de 5000. C’est sûr que ça va un peu moins vite qu’on pensait », mentionne le Dr Guy Boivin, du CHU de Québec, qui participe à l’étude.
Colcorona demande des patients de 40 ans et plus qui ont un risque plus élevé d’être hospitalisés en raison d’une tempête inflammatoire. Or, la deuxième vague frappe principalement des jeunes, qui ont peu de symptômes.
« Il y a une compétition. Même avec les compagnies de vaccins », ajoute Dr Boivin.
— Avec la collaboration de
Jean-Luc Lavallée
L’arrivée prochaine d’un vaccin va probablement accentuer ce problème, mais les efforts consacrés ne seront pas pour autant perdus s’ils peuvent servir à améliorer la logistique des essais cliniques en cas de pandémie future, en assurant une meilleure coordination des efforts à l’échelle nationale, comme il se fait habituellement en recherche scientifique.