Il vote contre une enquête sur lui
Le 1er avril 2020, le maire de L’Ancienne-Lorette Émile Loranger est décédé subitement de complications cardiaques, à l’âge de 73 ans.
En poste depuis 1983, le maire Loranger s’était reconnu coupable en 2018 de trois manquements au code d’éthique et déontologique de sa municipalité. Il avait d’abord réclamé l’arrêt des procédures.
Pour ces infractions, la Commission municipale du Québec (CMQ) l’a suspendu 60 jours sans rémunération en octobre 2019.
Les manquements reprochés à M. Loranger étaient en lien avec une plainte en harcèlement psychologique déposée par son ex-cheffe de cabinet, Marie-Ève Landry.
En décembre 2018, les élus devaient trancher sur une résolution demandant à la CMQ de faire enquête sur cette plainte. Lors du vote au conseil municipal, trois conseillers approuvent la résolution, alors que trois autres se positionnent contre. Au lieu de s’abstenir de voter, le maire Loranger tranche alors contre la résolution, se plaçant ainsi en conflit d’intérêts, selon la CMQ.
LETTRE D’EXCUSES
En fin de compte, la CMQ a exigé, en plus de la suspension, que le maire Loranger lise une lettre d’excuses lors d’une séance du conseil municipal. Dans celle-ci, le maire a expliqué avoir une « pensée particulière pour toutes les personnes que cette situation a pu embarrasser ».
Par la suite, la CMQ a ouvert trois autres enquêtes pour des manquements commis par M. Loranger. Elles ont toutefois été abandonnées à la suite du décès du maire le 1er avril dernier.
Marie-Ève Landry a reçu une somme de 196 000 $ à l’automne 2018 à la suite d’un règlement à l’amiable dans cette affaire.