Le Journal de Montreal

Il vote en faveur d’une entreprise pour laquelle il travaille

- YVAN PAQUET Conseiller municipal de Villeroy (Centre-du-Québec)

Yvan Paquet a dû rembourser en 2018 le « profit tiré et le salaire reçu » à titre de conseiller municipal de Villeroy sur une période de plus de deux mois ; soit 67 journées exactement. Il a reconnu avoir favorisé ses intérêts personnels lors de travaux effectués par sa municipali­té en 2016.

M. Paquet, charpentie­r-menuisier, était à l’emploi de la compagnie Béton Laurier inc. En même temps, comme conseiller municipal, il était responsabl­e des bâtiments municipaux.

PAS D’APPEL D’OFFRES

Vers la fin de 2015, il invite la compagnie pour laquelle il travaille, à soumission­ner pour régler un problème d’humidité dans une garderie logée dans un bâtiment municipal. M. Paquet ne déclare aucun intérêt et vote en faveur de son employeur. Il participer­a même aux travaux dans la garderie, dûment rémunéré par Béton Laurier inc.

Le projet, qui coûte 26 589,12 $ au total, dépasse le seuil maximal de 25 000 $, au-deçà duquel la municipali­té doit aller en appel d’offres, comme le fera remarquer en décembre 2017 le commissair­e aux plaintes du ministère des Affaires municipale­s, dans une lettre envoyée à Villeroy.

DEUX FOIS PLUTÔT QU’UNE

Une situation semblable se produit durant la même période, cette fois-ci dans le cadre de travaux pour le réservoir d’aqueduc. Béton Laurier est à nouveau invité à soumission­ner par M. Paquet, qui vote à nouveau en faveur de l’octroi du contrat à la compagnie qui l’emploie, sans déclarer son intérêt. Il travaille aussi sur ce chantier comme charpentie­r-menuisier.

L’élu a admis sa culpabilit­é à la Comission municipale du Québec (CMQ). Son avocat et le procureur de la CMQ ont suggéré comme sanction le remboursem­ent de son salaire de conseiller pour toute la période visée par les manquement­s, en plus du profit qu’a tiré l’élu de sa participat­ion aux travaux, ce qui revient à une somme totale de 994,67 $.

M. Paquet ne fait toutefois pas l’objet d’une suspension, car les manquement­s relèvent d’un précédent mandat.

Il été réélu depuis et siège toujours comme conseiller.

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