Québec veut dompter les géants de l’alimentation
Québec présidera un comité pancanadien qui pourrait déboucher sur un code de conduite pour dompter les géants de l’alimentation qui imposent des frais dans les supermarchés.
« On a créé un groupe de travail pour avoir des experts et obtenir un portrait de la situation », a indiqué en entrevue au Journal le ministre québécois de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), André Lamontagne, qui coprésidera le comité examinant les pratiques des détaillants et des distributeurs.
Pour le ministre du gouvernement Legault, les frais imposés par les supermarchés peuvent avoir des répercussions négatives sur les petits détaillants, les producteurs, les fournisseurs et les consommateurs.
Selon lui, il en va de l’équilibre entre les acteurs de la chaîne d’approvisionnement bioalimentaire, a-t-il expliqué, après une réunion des ministres de l’Agriculture du Canada.
BUREAU DE LA CONCURRENCE
À la mi-septembre, Le Journal avait révélé que l’Union des producteurs agricoles (UPA) avait demandé au Bureau de la concurrence du Canada d’ouvrir une enquête sur le géant américain Walmart et ses « frais exorbitants ».
« Ils imposent leurs lois et leurs conditions. Les fournisseurs québécois n’osent pas se plaindre de crainte de représailles. C’est malsain. On espère que l’enquête du Bureau de la concurrence va faire ressortir ça », avait déploré Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA).
Hier, le ministre André Lamontagne a dit prendre acte de leur démarche.
« Je n’ai pas à leur dire quoi faire. Ils ont trouvé important de faire cela. Il faut que ça soit une démarche nationale », a-t-il insisté à propos d’un rapport sur la question qui doit être déposé en juillet prochain.
Au Canada et au Québec, le marché de l’alimentation au détail est très concentré, avec cinq bannières principales qui contrôlent plus de 80 % du marché de l’épicerie, selon le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ).
Résultat, les fournisseurs de produits agricoles et les fabricants d’aliments s’inquiètent des frais imposés par les détaillants en alimentation.