Vent d’optimisme à la tête de Boralex
La firme est devenue actionnaire majoritaire de sept parcs éoliens aux États-Unis
La relance de la filière éolienne par Hydro-Québec et l’élection récente de Joe Biden à la présidence des États-Unis permettent à Boralex, de même qu’à l’ensemble de la filière énergétique de la province, d’anticiper l’avenir avec optimisme.
C’est du moins ce que son président et chef de la direction, Patrick Lemaire, a laissé entendre hier dans le cadre d’une entrevue à Qub Radio, une propriété de Québecor qui contrôle également Le Journal.
Hydro-Québec a confirmé la semaine dernière son intention de relancer la filière éolienne dans la province afin de subvenir à ses prévisions de besoins croissants d’électricité, provenant en outre des États-Unis.
LE FLAMBEAU DE LA REPRISE
Aux yeux de Jacques Lemaire, un tel projet ne pourrait être que porteur d’avantages pour l’ensemble des acteurs de cette grappe industrielle encore fragile. À défaut de projets locaux, les entreprises du secteur s’étaient vues contraintes de se tourner vers d’autres débouchés ces dernières années.
« Il y a déjà quelques sociétés au Québec qui fabriquent des tours ou des pales, nécessaires à la construction d’éoliennes, dit-il. [...] Elles sont prêtes à reprendre le flambeau et à produire des pièces pour le Québec. »
Boralex connaît bien l’écosystème énergétique québécois. La semaine dernière, elle a racheté les parts que détenait la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans trois parcs éoliens des Appalaches et de la Gaspésie. Jusqu’en 2033, Hydro-Québec s’est engagée à acheter l’énergie produite par ses quelque 130 éoliennes.
DE FILIALE À MULTINATIONALE
Jacques Lemaire est à la tête de Boralex depuis 2006. Il est le fils de Bernard, l’un des trois frères Lemaire à l’origine de la fondation de la papetière Cascades, à Kingsey Falls.
Au fil du temps, son ex-filiale énergétique (Cascades Énergie) est devenue l’important producteur d’énergie qu’on connaît, aujourd’hui inscrit à la Bourse de Toronto. La capacité de puissance installée de Boralex – au Canada, en France et aux États-Unis – dépasse maintenant les 2000 mégawatts (MW).
L’élection en novembre du parti démocrate de Joe Biden à la Maison-Blanche constitue une autre nouvelle encourageante pour le PDG, qui note tout de même que les objectifs en matière énergétique aux États-Unis demeurent de compétence des États.
N’empêche, c’est ainsi que, profitant de l’impulsion d’Andrew Cuomo, gouverneur de l’État de New York depuis 2011, Boralex a réussi à accroître sa présence aux ÉtatsUnis ces dernières années. Le déploiement d’une équipe sur place a déjà permis à la québécoise de remporter un projet de quatre parcs solaires, d’une puissance de 180 MW.
ALABAMA, INDIANA, CALIFORNIE
Plus tôt cette semaine, Boralex a aussi annoncé devenir l’actionnaire majoritaire de sept autres parcs éoliens dans les États de l’Alabama, de l’Indiana et de Californie. Ensemble, ils représentent une puissance installée de 209 MW. C’est sans compter, ajoute-t-il, sa participation à un nouvel appel de propositions pour un autre projet de 140 MW.
« On ne sait pas encore si nous allons le remporter, mais nul doute que tout cela crée pour nous de nouveaux territoires de croissance. Chose que l’élection de Joe Biden, ouvertement en faveur du développement des énergies renouvelables, ne pourra qu’aider. »
Après 14 ans à sa tête, Jacques Lemaire s’apprête à quitter la direction de Boralex à compter du 31 décembre. Il sera remplacé par Patrick Decostre, actuel vice-président et chef de l’exploitation.
Hier, l’action de Boralex a clôturé à 40,44 $ à la Bourse de Toronto, en hausse de 1,52 %. Depuis janvier 2020, la valeur de son titre a grimpé de 66,1 %.
« NUL DOUTE QUE TOUT CELA CRÉE POUR NOUS DE NOUVEAUX TERRITOIRES DE CROISSANCE » – Patrick Lemaire