La fortune des Bombardier double
Leurs actions A explosent alors que les B traînent
La valeur des actions de catégorie A de Bombardier, principalement détenues par la famille Bombardier, a plus que doublé en une semaine alors que celle des actions de catégorie B, détenues par le public investisseur, a crû beaucoup plus modestement.
L’action de catégorie A de Bombardier a clôturé à 1,11 $ hier, en hausse de 1,8 % par rapport à la clôture de la veille et de 134 % par rapport à celle de la semaine dernière.
En revanche, la progression hebdomadaire de l’action de catégorie B n’a été que de 29 %, malgré une poussée de plus 15 % qui a fait clôturer le titre à 50 cents, hier.
Les descendants de J.-A. Bombardier, qui détiennent 262 millions des 309 millions d’actions de catégorie A, ont donc vu la valeur de leurs intérêts dans la multinationale passer de 124 millions $ à 291 millions $ en une semaine.
Sur les babillards en ligne, des boursicoteurs se perdent en conjectures pour tenter d’expliquer la hausse subite des actions de catégorie A et l’écart grandissant avec le cours des actions de catégorie B. Habituellement,
les deux titres évoluent en harmonie. Certains évoquent l’effet de transactions effectuées par des vendeurs à découvert, d’autres entrevoient carrément une vente de l’entreprise.
« CURIEUSE DIVERGENCE »
Cette situation inusitée déroute également les experts qui suivent Bombardier.
« J’ai contacté l’entreprise et je ne vois rien pour expliquer cette très curieuse divergence », a confié au Journal Fadi Chamoun, analyste chez BMO Marchés des capitaux.
« Nous constatons, nous aussi, cet écart qui s’est creusé récemment. Cela semble indiquer que les investisseurs valorisent en ce moment davantage les droits [de vote multiples] rattachés aux actions de catégorie A », a indiqué Sylvain Théberge, porte-parole de l’Autorité des marchés financiers.
L’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières a quant à lui rappelé qu’il « surveille en temps réel les opérations » boursières et qu’« il peut communiquer avec les [entreprises] pour leur signaler toute activité inhabituelle qu’il détecte relativement à leurs titres et leur demander ce qui pourrait expliquer celle-ci. »