ENCORE BEAUCOUP DE TRAVAIL À FAIRE
La nomination de Kim Ng à titre de directrice générale des opérations baseball chez les Marlins de Miami est une grande nouvelle en soit. Reste à voir si cette première dans l’histoire du sport professionnel nord-américain ouvrira la porte à plus de femmes.
Le mouvement est en marche depuis quelques années, mais l’évolution se fait très lentement. On compte près d’une soixantaine de femmes travaillant aux opérations sportives au sein des cinq circuits professionnels nord-américains.
La situation est suivie de près aux États-Unis. Un institut ayant pour nom The Institute for Diversity and Ethics in Sport effectue des recherches et publie des rapports portant sur la diversité raciale et l’inclusion des femmes dans les grandes ligues professionnelles et dans les sports universitaires.
Cet organisme accorde une note de C au baseball majeur (MLB) pour la représentativité féminine dans les opérations baseball. Renée Tirado, cheffe pour la diversité au Bureau du commissaire, reconnaît que la MLB a beaucoup de travail à faire.
On peut en dire autant de la MLS (soccer), qui montre une note de C- et pour la NFL, qui est à C+. La NBA fait mieux avec une note de B.
À noter que la LNH ne fait pas l’objet d’évaluation de la part de l’institut, ce qui montre à quel point le hockey est encore loin derrière les autres sports chez nos voisins du sud.
DEUX ENTRAÎNEUSES DANS LA LNH
On retrouve deux propriétaires parmi les 24 femmes répertoriées dans la Ligue nationale. Ce sont Kim Pegula, copropriétaire et présidente des Sabres de Buffalo, et Susan Samueli, copropriétaire les Ducks d’Anaheim.
Plusieurs détiennent des postes dans les opérations hockey, mais elles ne participent pas au processus décisionnel.
Deux travaillent sur la glace avec les joueurs, soit Hayley Wickhenheiser (Toronto) et Kendall Coyne Schofield (Chicago), qui fait aussi du recrutement, tout comme Cammi Granato pour le Kraken de Seattle et Gabriella Switaj pour les Ducks.
La NBA et la NFL se distinguent dans le coaching avec chacune six entraîneuses adjointes. La NBA recrute principalement ses femmes au sein de la ligue féminine (WNBA) qu’elle commandite, ce que les joueuses de hockey souhaitent voir un jour de la part de la LNH.
On ne retrouve aucune femme assignée aux opérations soccer dans la MLS. Il y a toutefois deux arbitres.
Le combat contre les préjugés est donc loin d’être terminé. Les femmes doivent en faire plus pour se faire accepter.
Kim Ng a fait ses classes. Elle n’est pas devenue directrice générale des opérations baseball des Marlins parce qu’elle est une femme. Elle a été choisie parce que son expérience et ses compétences en faisaient une candidate de choix.
CHEMINEMENT DE 30 ANS
Mme Ng travaille dans le monde du baseball majeur depuis 30 ans. Embauchée par les White Sox de Chicago en 1991, elle a été nommée, quatre ans plus tard, adjointe au directeur général Ron Schueler.
Elle est devenue la plus jeune personne et la première femme impliquée dans un dossier d’arbitrage salarial. Elle a permis aux White Sox de gagner leur cause contre le lanceur Alex Fernandez.
Les Yankees de New York l’ont à leur tour embauchée dans les mêmes fonctions. Mme Ng a ensuite été à l’emploi de la Ligue américaine, où elle avait la responsabilité d’approuver les transactions et les mouvements de joueurs soumis au ballottage.
Puis, les Dodgers de Los Angeles en ont fait leur viceprésidente et adjointe au directeur général, fonctions qu’elle a occupées pendant neuf ans.
Elle était vice-présidente aux opérations baseball au bureau du commissaire depuis 2011 lorsque les Marlins ont fait d’elle la première directrice générale dans le sport professionnel nord-américain, il y a trois semaines.
Elle est consciente de ce qui l’attend. Son travail sera scruté à la loupe par les dirigeants du baseball et les médias. Mais elle bien armée pour faire face à cette situation.