Le Journal de Montreal

Les potentiels vaccins québécois seraient avantageux

- Pierre-Paul Biron Pierre-Paul Biron

Pendant que certains des vaccins présentent des caractéris­tiques compliquan­t leur distributi­on ou leur conservati­on, ceux en développem­ent au Québec évitent ces enjeux, tirant leur épingle du jeu malgré un « retard » dans la course.

Medicago et IMV fondent beaucoup d’espoir sur leurs travaux même s’ils savent désormais qu’ils ne seront pas les premiers à vacciner.

CONSERVATI­ON FACILITÉE

Même si d’autres seront distribués plus tôt, ces vaccins viennent avec certains enjeux.

Aucune donnée n’a filtré sur la durée de protection et certains résultats d’AstraZenec­a sont déjà remis en doute en raison d’une erreur dans le dosage.

Chez Pfizer, la conservati­on des fioles à -70 °C a aussi fait couler beaucoup d’encre.

Medicago, dont le siège social est à Québec, ne se butera pas à ce genre d’enjeu de conservati­on.

« Notre candidat vaccin peut être conservé au réfrigérat­eur, entre 2 et 8 °C. [...] Il y a donc moins de risque de rejet de vaccins en raison de la températur­e. Ça veut dire moins de pertes potentiell­es et une structure de distributi­on moins complexe », explique Nathalie Charland, directrice scientifiq­ue chez Medicago.

Même conclusion chez IMV, où le vaccin lyophilisé à froid pourrait se conserver jusqu’à plusieurs années.

DURÉE DE PROTECTION

L’autre différence majeure pourrait se trouver dans la durée de protection, qui sera le nerf de la guerre.

« On ne sait pas encore si les vaccins ARN comme ceux de Pfizer et Moderna protégeron­t à long terme. Si le pic de protection dure quatre mois, ça va représente­r un problème », souligne le président d’IMV, Frédéric Ors, qui a fait le choix de travailler sur la durée.

« Une étude qu’on a faite sur un virus respiratoi­re avec certaines ressemblan­ces avec la

COVID-19 montrait une protection toujours maximum après 400 jours. Ça laisse croire que la protection pourrait durer quelques années », envisage M. Ors.

Même si les résultats préliminai­res obtenus avec les vaccins plus avancés sont très prometteur­s, il est encore trop tôt pour affirmer qu’ils seront les seuls outils thérapeuti­ques efficaces. Le développem­ent d’une deuxième génération de vaccins bonifie notre arsenal thérapeuti­que et augmente nos chances de neutralise­r efficaceme­nt le virus, surtout si la plus grande stabilité de ces vaccins leur permet d’être facilement administré­s à un grand nombre de personnes, comme l’affirment ces entreprise­s. Les études de phase 3 devront cependant être faites avec ces nouveaux vaccins, avant de poser un jugement sur leur efficacité.

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PHOTO COURTOISIE Les vaccins développés au Québec tentent de contourner les difficulté­s vécues par d’autres compagnies concernant la conservati­on ou la durée de protection.
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CE QU’EN PENSE LE DOC BÉLIVEAU
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