Les potentiels vaccins québécois seraient avantageux
Pendant que certains des vaccins présentent des caractéristiques compliquant leur distribution ou leur conservation, ceux en développement au Québec évitent ces enjeux, tirant leur épingle du jeu malgré un « retard » dans la course.
Medicago et IMV fondent beaucoup d’espoir sur leurs travaux même s’ils savent désormais qu’ils ne seront pas les premiers à vacciner.
CONSERVATION FACILITÉE
Même si d’autres seront distribués plus tôt, ces vaccins viennent avec certains enjeux.
Aucune donnée n’a filtré sur la durée de protection et certains résultats d’AstraZeneca sont déjà remis en doute en raison d’une erreur dans le dosage.
Chez Pfizer, la conservation des fioles à -70 °C a aussi fait couler beaucoup d’encre.
Medicago, dont le siège social est à Québec, ne se butera pas à ce genre d’enjeu de conservation.
« Notre candidat vaccin peut être conservé au réfrigérateur, entre 2 et 8 °C. [...] Il y a donc moins de risque de rejet de vaccins en raison de la température. Ça veut dire moins de pertes potentielles et une structure de distribution moins complexe », explique Nathalie Charland, directrice scientifique chez Medicago.
Même conclusion chez IMV, où le vaccin lyophilisé à froid pourrait se conserver jusqu’à plusieurs années.
DURÉE DE PROTECTION
L’autre différence majeure pourrait se trouver dans la durée de protection, qui sera le nerf de la guerre.
« On ne sait pas encore si les vaccins ARN comme ceux de Pfizer et Moderna protégeront à long terme. Si le pic de protection dure quatre mois, ça va représenter un problème », souligne le président d’IMV, Frédéric Ors, qui a fait le choix de travailler sur la durée.
« Une étude qu’on a faite sur un virus respiratoire avec certaines ressemblances avec la
COVID-19 montrait une protection toujours maximum après 400 jours. Ça laisse croire que la protection pourrait durer quelques années », envisage M. Ors.
Même si les résultats préliminaires obtenus avec les vaccins plus avancés sont très prometteurs, il est encore trop tôt pour affirmer qu’ils seront les seuls outils thérapeutiques efficaces. Le développement d’une deuxième génération de vaccins bonifie notre arsenal thérapeutique et augmente nos chances de neutraliser efficacement le virus, surtout si la plus grande stabilité de ces vaccins leur permet d’être facilement administrés à un grand nombre de personnes, comme l’affirment ces entreprises. Les études de phase 3 devront cependant être faites avec ces nouveaux vaccins, avant de poser un jugement sur leur efficacité.