Le Journal de Montreal

Proprio de la station d’essence de sa municipali­té

- MARTIAL FORTIN Ex-conseiller municipal de Lamarche (Saguenay–Lac-Saint-Jean)

Cet ancien conseiller municipal de Lamarche a commis des manquement­s éthiques en ayant un lien direct avec une compagnie sous contrat avec sa municipali­té.

Martial Fortin a admis sa culpabilit­é à la Commission municipale du Québec (CMQ) en 2019 et s’est ensuite engagé à ne pas se porter candidat à une autre élection municipale pour les cinq années suivantes.

En novembre 2017, M. Fortin est élu conseiller à Lamarche. Il est alors propriétai­re de la seule station-service de l’endroit et la municipali­té s’approvisio­nne en essence à son commerce depuis des années. Une résolution, pendant laquelle il s’est retiré, est adoptée pour mettre fin à l’achat d’essence chez B. Fortin inc., son commerce.

IL CONNAISSAI­T LE RISQUE

Toutefois, la municipali­té recommence à faire affaire avec l’entreprise en avril 2019, après avoir reçu deux opinions juridiques contradict­oires sur ce lien d’affaires.

Le conseiller Fortin s’est retiré lors de la décision, laissant « les autres conseiller­s municipaux décider de la reprise de la relation d’affaires avec B. Fortin inc., même s’il savait qu’il courait le risque d’être sanctionné », peut-on lire dans la décision de la CMQ.

D’avril à septembre 2019, la municipali­té achète pour 2609,69 $ d’essence chez B. Fortin inc. En octobre de la même année, lorsque la CMQ commence à enquêter sur cette histoire, M. Fortin démissionn­e de son poste de conseiller et il déclare faillite quelques jours plus tard.

L’ex-conseiller a collaboré à l’enquête et n’avait aucun antécédent déontologi­que. Mais la CMQ a estimé qu’un tel manquement était passible d’une suspension de cinq ans d’un poste de conseiller municipal et a ordonné à Martial Fortin de respecter cet engagement.

Ce n’est pas la première fois que Lamarche se retrouve sous les projecteur­s. En 2011, la municipali­té avait été mise sous tutelle pendant un an à la suite d’allégation­s de conflit d’intérêts, d’ingérence et d’octroi irrégulier de contrats. Cinq des sept élus en poste à l’époque avaient été blâmés pour divers manquement­s.

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