45 manquements allégués contre l’ex-maire de Chambly
L’ex-maire de Chambly Denis Lavoie fait l’objet d’une des plus longues listes de manquements allégués par la Commission municipale du Québec (CMQ) au cours des dernières années. Cette dernière a déposé pas moins de 45 manquements à son égard. On lui reproche notamment :
√ D’avoir embauché un opposant politique dans un comité de circulation, en échange d’une promesse de cesser de le critiquer ;
√ D’avoir laissé sa fille et son fils bénéficier de favoritisme dans le cadre de leur emploi à la Ville ;
√ Plusieurs cas d’ingérence dans l’émission de permis, dans des décisions de la greffière ou dans les décisions de comités techniques de la Ville ;
√ Des actes d’intimidation et un congédiement pour des motifs personnels et partisans ;
√ L’utilisation de dizaines de milliers de dollars de fonds publics pour payer des frais juridiques liés à des litiges personnels ;
√ L’utilisation, au fil des années, de véhicules et de milliers de litres d’essence appartenant à la Ville pour les fins personnelles de l’ex-directrice générale adjointe Annie Nepton et à des fins personnelles ;
√ Des milliers de dollars de dépenses personnelles, à son bénéfice et à celui de Mme Nepton, qui ont été facturés sur la carte de crédit de la Ville de Chambly.
DIVERSION MÉDIATIQUE
Selon la CMQ, Denis Lavoie aurait même orchestré la destruction de la maison historique Boileau, à Chambly, « afin de créer une diversion médiatique au reportage de l’émission Enquête de Radio-Canada le concernant ».
La citation à comparaître a été déposée le 26 mai dernier et les dates d’audience n’ont pas encore été fixées. Joint au téléphone par Le Journal au printemps dernier, l’ex-maire avait nié la véracité de ces allégations.
L’intervention de la CMQ est survenue à la suite d’une longue saga impliquant l’ex-maire. En février 2019, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) avait mené des perquisitions à Chambly à la suite de dénonciations reçues concernant Denis Lavoie, lui-même un ex-policier.
TUTELLE
Selon notre Bureau d’enquête, le projet « Parabole » de l’UPAC avait été ouvert un an auparavant pour vérifier si le maire aurait pu toucher des sommes d’argent en lien avec des contrats publics. Dans la foulée, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, avait mis Chambly sous tutelle.
Après plusieurs mois en congé de maladie, M. Lavoie a remis sa démission en avril 2019. La tutelle a été levée en novembre 2019 et une nouvelle mairesse, Alexandra Labbé, est entrée en fonction depuis.
Environ 100 000 $ ont été versés à l’ancien maire en allocation de départ et de transition.