Le Journal de Montreal

Danièle Sauvageau

L’ancienne entraîneus­e a déjà approché trois équipes de la LNH

- MARC DE FOY

Les équipes de la Ligue nationale de hockey sont-elles en retard en matière d’inclusion féminine dans leurs opérations sportives ? Danièle Sauvageau répond par une question : « Où est la ligne de départ ? »

Près d’une vingtaine de femmes occupent des postes reliés aux opérations hockey dans la LNH.

Or, la Canadienne Hayley Wickhenhei­ser, considérée comme la plus grande joueuse de tous les temps, était jusqu’à tout dernièreme­nt la seule à oeuvrer dans le coaching.

Depuis deux ans, elle seconde Stéphane Robidas dans ses fonctions de directeur du développem­ent des joueurs chez les Maple Leafs de Toronto.

Cette semaine, les Blackhawks de Chicago ont confié un poste similaire à Kendall Coyne Schofield, ex-joueuse étoile de l’équipe américaine.

PLUS OUVERT DANS LA NBA ET LA NFL

On retrouve quatre femmes dans des rôles d’entraîneus­es adjointes dans la NBA. Elles sont trois dans la NFL tandis que la MLB en compte une.

« Je n’aurais pas pensé que le football aurait été un des premiers sports à ouvrir ses portes aux femmes, commente Danièle Sauvageau, l’une des grandes dames du hockey féminin au pays.

« Par contre, le football est plus porté sur la science. C’est ce qui fait que la mixité des genres est arrivée plus vite dans ce sport. Ça prend beaucoup de monde pour offrir les services aux athlètes et aux entraîneur­s. »

PREMIÈRE DANS LA LHJMQ

Danièle Sauvageau fait partie du monde du hockey depuis environ 35 ans. Elle a été la première entraîneus­e – c’était à titre d’adjointe – dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Elle a travaillé sous les ordres de Gaston Therrien avec le Rocket de Montréal, lors de la saison 2000-2001. Le poste lui avait été offert par Serge Savard.

« Le Rocket était une nouvelle équipe dans la ligue », rappelle-t-elle.

« Je me fichais bien que l’on dise que mon embauche était un stunt publicitai­re. J’avais la chance de travailler avec les joueurs tous les jours sur la glace. C’est ce que je voulais faire. »

Un an plus tard, Mme Sauvageau menait la formation canadienne féminine à une première médaille d’or olympique aux Jeux de Salt Lake City.

FEMME POLYVALENT­E

La dame a touché à tout dans le hockey. Elle a contribué à mettre sur pied le programme de hockey féminin de l’Université de Montréal. Elle travaille depuis un an et demi à la création d’un centre de haute performanc­e pour le hockey féminin.

Sa réputation n’a d’égale que celle qu’elle s’est forgée dans les forces de la Gendarmeri­e royale du Canada et du Service de police de Montréal.

Malgré son curriculum bien rempli, personne n’a daigné lui accorder une chance dans la LNH. La ligne de départ, comme elle le dit, c’est là qu’elle commence.

« Pour entrer dans le milieu, il faut obtenir une chance, dit-elle. Ça prend des gens qui sont ouverts à la mixité des genres.

« Comment expliquer que l’on voit ça davantage dans d’autres sports ? Je pense entre autres aux discipline­s olympiques. Il y a des femmes qui dirigent des gars et des hommes qui supervisen­t des filles.

« Pourquoi le hockey n’arrive pas à faire ça?»

DEUX DISCOURS

Mme Sauvageau a offert ses services à trois équipes de la LNH, dont le Canadien, il y a plusieurs années. Mais celles-ci lui ont répondu qu’elles ne se sentaient pas prêtes à faire place à une femme dans leur personnel d’entraîneur­s.

Il y a une tendance au changement depuis quelques années, mais l’évolution se fait très lentement.

« Les postes sont souvent accordés aux hommes parce qu’ils ont joué la game », dit Mme Sauvegeau.

« On se dit que si un tel a été un bon joueur, il va probableme­nt devenir un bon entraîneur ou un bon directeur général. Pourtant, on l’a vu avec Wayne Gretzky, ce n’est pas nécessaire­ment le cas.

« Une femme, elle, va se faire dire qu’elle n’a jamais joué dans la Ligue nationale. »

Pourtant, plusieurs directeurs généraux

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