ENSEIGNER ET FAIRE RIRE
Isabelle Gauthier mène une double vie… d’humoriste et d’enseignante. Après le succès de son premier livre, paru en 2018, elle présente la suite, Madame Isabelle : En couleurs!, où chaque moment se vit à fond, entre les larmes et les fous rires.
Isabelle, comment avez-vous eu l’idée d’écrire en vous inspirant de votre carrière d’enseignante en arts plastiques?
Au début de ma carrière, j’ai tenu un blogue dans lequel j’amalgamais mes deux passions, l’humour et l’enseignement. Ce blogue était aussi un exutoire, une façon de ventiler sur ce que je vivais en classe. Puis j’ai quitté cette profession pour travailler en télé. Un jour, dans un moment d’accalmie professionnelle, j’ai ressenti le besoin de retravailler ce blogue pour en tirer un livre. C’est comme ça qu’est né Madame Isabelle : La grande rentrée!
Quelle a été la réception de ce premier livre?
J’ai reçu une mégadose d’amour! Il a touché des gens du milieu scolaire, qui ont aimé voir leur quotidien dépeint avec une touche d’humour, mais il a aussi permis à d’autres personnes de replonger dans leurs souvenirs d’enfance, d’en rire et de s’en émouvoir. Je poursuis donc dans cette avenue de la nostalgie et de l’humour avec Madame Isabelle : En couleurs!
Cette fois, vous semblez vous révéler davantage en partageant des anecdotes plus personnelles.
J’ai terminé l’écriture de ce livre pendant le confinement, et ça m’a donné envie de m’ouvrir. Environ 10 années séparent la publication du livre et les événements qui y sont racontés. Repenser à la prof, à la femme que j’étais à l’époque, ça prend quand même de l’humilité (rires). Le titre, Madame Isabelle : En couleurs!, fait référence à l’aspect multiculturel de l’école où j’enseignais, mais aussi à la gamme d’émotions qui traversent le livre et qui m’ont traversée en l’écrivant.
Votre écriture est vivante, punchée, efficace. Le ton a-t-il été difficile à trouver?
Non, pas du tout. J’ai écrit ce livre presque comme un numéro de stand-up, avec mon rythme, mes expressions, ma musicalité. D’ailleurs, les gens ont l’impression de m’entendre en me lisant, et ça me fait plaisir.
Après un arrêt de quatre ans, vous êtes revenue à l’enseignement, tout en poursuivant votre carrière d’humoriste…
Oui! L’enseignement me manquait. J’ai retrouvé du beau et du nécessaire dans ma vie. Le confinement et l’écriture du deuxième tome ont provoqué en moi des réflexions. Dans le livre, je parle de ma difficulté à concilier mes deux passions. J’ai eu longtemps l’impression de devoir choisir, mais j’assume maintenant le fait d’être une artiste ET une enseignante. J’ai fait la paix.
Enseigner en temps de pandémie vous inspire-t-il une suite?
Oui! J’ai une pléthore d’anecdotes à raconter! J’espère qu’on me permettra de me rendre jusqu’au tome 5!
«Quand j’étais jeune, les secrétaires n’étaient pas cool comme ça. […] Jocelyne, a’ soupirait avant chaque service qu’elle rendait. Comme si le poids des photocopies était encore plus lourd que celui de sa vie. […] Quand tu y demandais un pansement, elle te le donnait comme si » c’était le saint Graal dernier exemplaire sur la terre. Elle te faisait quasiment sentir mal d’en avoir besoin!