LES CHOSES PRÉCIEUSES : mettre l’emphase sur ce qui compte vraiment
Diplômée en philosophie et éditrice de profession, Astrid Desbordes s’est mise à l’écriture de livres pour enfants un peu par hasard il y a 15 ans. Une collègue lui avait proposé d’inventer une histoire autour d’un personnage qu’elle venait de gribouiller et, depuis, elle multiplie les albums jeunesse.
Son plus récent, Les choses précieuses, est le septième d’une collection publiée chez Albin Michel. On y retrouve Archibald, un garçon qui s’interroge sur les grandes choses de la vie. Teintées des préoccupations philosophiques de son autrice, ses mésaventures tournent autour de thèmes tels que l’amour inconditionnel, la différence et le sentiment d’appartenance, mais sans aucune lourdeur. Astrid Desbordes s’en fait un point d’honneur : elle aborde des questions existentielles, mais sans ton moralisateur. Elle préfère la douceur et la légèreté, comme en témoignent les illustrations de Pauline Martin, sa complice.
Elle s’appuie sur ses observations du quotidien et ses rencontres avec le public pour élaborer ses sujets et faire évoluer son petit Archibald au gré de ses réflexions. C’est d’ailleurs ses inquiétudes face au contexte de surconsommation mondiale qui ont fait éclore Les choses précieuses, la jolie dénomination par laquelle elle désigne les plaisirs que la nature nous offre généreusement.
Lors d’un séjour à sa maison de campagne avec les enfants, elle a réalisé à quel point la nature environnante, dénuée de magasins, les rendait heureux. Voilà ce qui est véritablement précieux! « Notre société de consommation nous fait passer à côté de l’essentiel », a-t-elle songé.
C’est ce qui se reflète dans l’album Les choses précieuses, où Archibald prend conscience de la valeur d’un clair de lune ou d’un pommier rempli de fruits, des choses qui ne sont « ni rares ni chères et qui ne lui appartiennent pas », mais qui, pourtant, sont une vraie richesse.