Lion Électrique sort ses griffes
L’entreprise fusionne pour préparer son entrée en Bourse en début d’année
La Compagnie Électrique Lion sort ses griffes pour devenir le premier manufacturier québécois de véhicules électriques en sol américain, sans pour autant renier ses racines.
« On veut notre usine de batteries au Québec de 125 millions $ US. On veut une usine de fabrication de véhicules aux États-Unis de 130 millions $ US capable de faire plus de 20 000 véhicules par année », a partagé au Journal Marc Bédard, président et fondateur de Lion.
Hier matin, l’entreprise de Saint-Jérôme a annoncé une fusion avec la société d’acquisition Northern Genesis pour préparer son entrée en Bourse en début d’année.
« Le siège social reste à Saint-Jérôme. C’est la plus belle transaction qui pouvait arriver pour garder un contrôle québécois, tout en étant certain d’avoir l’argent pour devenir un leader mondial », s’est félicité Marc Bédard.
Dans le cadre de cette transaction, 200 millions $ US seront injectés par des investisseurs sous la forme d’actions. De plus, Lion profitera de 320 millions $ US de la trésorerie de Northern Genesis pour un total de 500 millions $ US.
« Il n’y a aucun argent là-dedans pour les actionnaires. Le 500 millions $ US va à Lion. Il n’y a pas une cenne qui sort pour les actionnaires. Lion va devenir public au mois de février ou mars prochain », a assuré le numéro un de l’entreprise, qui garde 45 millions $ US pour effectuer la recherche et le développement de ses produits.
PROPRIÉTÉ QUÉBÉCOISE
Au total, plus de 70 % du capital-actions resteront de propriété québécoise. Investissement Québec (IQ) et des Québécois ont aussi une participation dans l’investissement privé dans des actions publiques de 200 M$ US.
Quand on lui demande si l’entreprise québécoise qui fabrique 2500 véhicules par année à Saint-Jérôme sera éclipsée par sa nouvelle usine américaine qui devrait en faire 20 000 par année, il répond que ses installations des Laurentides resteront importantes, en passant de 400 à 1000 employés.
« Probablement que dans nos résultats, l’activité américaine sera plus grande, mais ça ne nous empêchera pas de garder un contrôle québécois », tient-il à dire.
Hier, le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon s’est réjoui de voir le génie québécois et l’actionnariat de Lion demeurer majoritairement québécois.
« Lion voit une opportunité de développement du marché américain. Ils exportent déjà beaucoup aux États-Unis et ils vont continuer à le faire. Je pense que c’est une compagnie qui a une vision, qui a de l’envergure. Nous, ce qu’on va vouloir, c’est que le siège social, que le centre d’ingénierie, et que l’usine de batteries soient ici », a-t-il affirmé.
Pierre Fitzgibbon a indiqué que Lion joue bien ses cartes en se positionnant chez nos voisins du sud où le Buy American Act impose certaines règles.
« Je peux vous assurer que le Québec n’achètera pas des véhicules électriques produits par Lion aux États-Unis. Ils vont être produits ici, au Québec. Et je n’ai aucun doute que le Canada va s’approvisionner de véhicules faits ici au Québec », a-t-il conclu.
« LE SIÈGE SOCIAL RESTE À SAINT-JÉRÔME. C’EST LA PLUS BELLE TRANSACTION QUI POUVAIT ARRIVER POUR GARDER UN CONTRÔLE QUÉBÉCOIS. »
– Marc Bédard, président et fondateur de Lion