Le ministre Eric Girard est certain que la société d’État « a amélioré ses pratiques »
L’audit indépendant spécial sur les « allégations sérieuses » de blanchiment d’argent au casino n’est pas encore commencé que le ministre des Finances, Eric Girard, est déjà « certain » que les pratiques chez Loto-Québec se sont perfectionnées.
« C’est certain que Loto-Québec a amélioré ses pratiques depuis 2012 », a déclaré le ministre Girard, de qui relève la société d’État.
Comme le rapportait hier notre Bureau d’enquête, Loto-Québec s’est fait imposer une pénalité de près de 150 000 $, en 2012, par le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE), pour avoir omis de déclarer des opérations douteuses.
L’organisme fédéral de lutte contre le blanchiment d’argent a toutefois produit un autre rapport en 2016, que M. Girard considère comme « très positif », et un autre est attendu cette année.
LEGAULT INSATISFAIT
Depuis la publication des reportages de notre Bureau d’enquête, M. Girard a multiplié les échanges avec la haute direction de Loto-Québec.
« Évidemment, ils plaident leur bonne foi », a-t-il rapporté.
Le ministre croit que l’audit externe indépendant annoncé lundi permettra de « donner des réponses » à plusieurs questions concernant le phénomène du blanchiment d’argent et du prêt usuraire.
« Je ne suis pas satisfait [des réponses fournies par Loto-Québec], puis c’est pour ça qu’on fait un audit externe », a indiqué à ce sujet le premier ministre, François Legault.
Parmi les révélations de notre Bureau d’enquête depuis jeudi dernier, on a dévoilé que le Casino de Montréal avait déroulé le tapis rouge à plusieurs leaders du crime organisé, allant jusqu’à leur offrir des chambres d’hôtel gratuites, des soupers au restaurant et des billets de spectacles.
L’un des principaux chefs, Stefano Sollecito, était l’un des 10 plus gros joueurs du Casino.
COMMISSION D’ENQUÊTE RÉCLAMÉE
L’opposition officielle continue de réclamer une véritable commission d’enquête.
Le député de Québec solidaire, Vincent Marissal, souhaite maintenant que l’Assemblée nationale se saisisse d’un mandat d’initiative.
« La situation apparaît assez importante pour que les parlementaires exercent rapidement leur pouvoir de surveillance des organismes publics », a écrit le député montréalais dans une lettre au président de la commission, dont notre Bureau parlementaire a obtenu copie.
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, considère pour sa part que la vérificatrice générale devrait intervenir.