Le Journal de Montreal

Des maires aimeraient que celui de Saint-Jérôme parte

Il a été jugé coupable en début de semaine de manoeuvres électorale­s frauduleus­es

- CÉDÉRICK CARON En fin de journée hier, Stéphane Maher a remis sa démission en tant que chef de son parti, Vision Saint-Jérôme.

Stéphane Maher ne devrait plus pouvoir siéger comme maire de Saint-Jérôme, estiment des confrères de villes voisines à l’issue du procès pour lequel il a été condamné pour manoeuvres électorale­s frauduleus­es.

« J’aimerais qu’il démissionn­e de son poste, car je pense qu’il n’est plus possible de travailler avec [Maher] dans ce contexte », souhaite le maire de Prévost dans les Laurentide­s, Paul Germain.

« [Hier] matin, j’ai envoyé une lettre à la ministre des Affaires municipale­s [Andrée Laforest] pour lui faire part du contexte actuel des échanges à la MRC », poursuit M. Germain en parlant de tensions avec M. Maher dans différents dossiers.

Lundi, Maher a été jugé coupable de manoeuvres électorale­s frauduleus­es.

En plus de devoir verser une amende de 10 000 $, ce jugement le rend inéligible à siéger à un poste d’élu pour les cinq prochaines années. Toutefois, si le maire de Saint-Jérôme contestait le verdict d’ici 28 jours, avant qu’il ne soit applicable, le jugement serait suspendu, confirme la Commission municipale du Québec.

On reproche à Maher d’avoir offert des postes de prestige à deux conseiller­s municipaux de son parti afin qu’ils ne se présentent pas à l’élection de 2017. Cette situation avait été dévoilée par notre Bureau d’enquête en publiant l’enregistre­ment d’une rencontre à l’insu du maire.

PLUS DE LÉGITIMITÉ

Sans demander la démission de Maher, le maire de Saint-Colomban, Xavier-Antoine Lalande, estime qu’il ne devrait plus représente­r Saint-Jérôme.

« À mon avis, il n’a plus la légitimité de siéger », avance M. Lalande, dont la ville a eu son lot de conflits avec Saint-Jérôme au cours des dernières années (voir un exemple en page 13).

Celui-ci demande à la ministre Laforest une rencontre afin de « clarifier la suite des choses » pour les prises de décisions à la MRC La Rivière-du-Nord.

« Il faut comprendre que la Ville de Saint-Jérôme détient un droit de veto sur tout ce qui est voté à la MRC. Le poids que représente Saint-Jérôme génère une certaine incertitud­e » [dans le contexte du jugement], explique M. Lalande.

MALAISE

« La légitimité [de M. Maher] est questionna­ble. Il y a un profond malaise à la MRC. [...] Je crois que M. Maher a une réflexion à faire », soutient le préfet de la MRC La Rivière-du-Nord et maire de Saint-Hippolyte, Bruno Laroche. Du côté du cabinet de la ministre Laforest, on précise ne pas avoir reçu les demandes en question, mais que la ministre demeurera à l’écoute des élus municipaux.

« Il est important [pour la ministre] que la population ait confiance dans ses représenta­nts et dans les instances municipale­s. »

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PHOTO MARTIN ALARIE Le maire de Saint-Jérôme Stéphane Maher (à gauche) et son avocat Robert Brunet à leur sortie du palais de justice lundi.

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