J’ai mal à ma gauche
Chaque semaine est le théâtre d’un nouveau cas de censure. Des censures qui arrivent bien souvent par la gauche politique.
Si vous m’avez déjà lu, vous savez que mes idées sont plutôt de gauche.
Je crois à un État social, créateur, propulseur et distributeur de richesse. Un État et des institutions qui font notre fierté et notre unicité.
Je crois à une économie libérale qui laisse une grande place à l’entrepreneuriat social, aux PME et aux coopératives. Un capitalisme de proximité, autrement dit.
Je crois à l’idée que chacun puisse être lui-même, ou elle-même, sans jugement et discrimination. Que le racisme systémique existe.
Et en même temps, je crois à la laïcité de l’État, à un nationalisme d’émancipation, bâti autour de notre territoire, notre langue et notre histoire.
NOUVELLE GAUCHE
Mais à voir comment la gauche se métamorphose ces temps-ci, oui, j’ai mal à ma gauche.
J’ai mal à une gauche qui voit l’État comme un ennemi à abattre, une machine à créer des discriminations. Et non comme un outil formidable d’égalité des chances.
Une gauche sans réelle aspiration au pouvoir, aucunement pragmatique, qui souffre de scepticisme chronique envers nos institutions et qui n’ose jamais le compromis.
Une gauche qui ne défend pas vigoureusement la liberté d’expression et qui souhaite organiser la société selon les susceptibilités de chacun.
Une gauche qui, par mesquinerie, colle l’étiquette de raciste à tous ceux qui n’adhèrent pas à son consensus, notamment sur le racisme systémique.
Une gauche qui se laisse influencer par les communautarismes politiques et identitaires.
Et surtout, une gauche qui ne s’ancre plus dans le pays réel. Toujours plus prompte à défendre des concepts et des idées, plutôt que les gens qui font vivre le pays.
On sous-estime l’ouverture des Québécois pour des politiques de solidarité, inclusives et environnementales.
Mais à force d’exclure, d’injurier et de censurer, cette nouvelle gauche repousse ses alliés naturels et alimente plutôt ceux qu’elle prétend combattre.
Elle ne bâtit rien, mis à part de la méfiance et des divisions.