« On a travaillé sa gestuelle »
Elizabeth Tremblay-Gagnon a hérité, cet automne, de ce qui sera assurément le rôle qui marquera un tournant dans sa carrière : celui d’Éloïze, une adolescente de 17 ans atteinte de déficience légère, et qui a l’âge mental d’une fille d’une dizaine d’années. Enceinte, elle est une des élèves de l’École Marie-Labrecque.
Une des intrigues principales de Toute la vie cette saison-ci s’est ancrée dans le déchirement des deux parents d’Éloïze. Son père (Pierre-François Legendre), aimant, souhaite que sa fille garde son enfant, tandis que sa mère (Brigitte Lafleur) fait tout pour qu’elle se fasse avorter, plaidant qu’elle n’a pas la capacité mentale de s’occuper d’un enfant.
« Lors de l’audition, en dix minutes j’ai pris conscience de l’ampleur de ce rôle-là, confie son interprète. Je savais que ce n’est pas rien. Il fallait être juste. Il y avait plein de directions qu’on aurait pu prendre, mais il fallait trouver la bonne. »
La transformation physique ne lui faisait pas peur. « Je suis moi-même surprise quand je me vois à l’écran, avoue-t-elle. C’est ce que je voulais voir dans ma performance : un changement total, physique et émotionnel. »
« UN RÔLE EN OR »
La transformation d’Elizabeth Tremblay-Gagnon s’observe dans la coiffure et les vêtements, mais surtout dans la gestuelle de son personnage.
« Sa façon de courir, de descendre les marches, ça, ce n’est pas écrit sur papier, explique-t-elle. Ça vient sur le plateau. Avec deux coachs de jeu, j’ai aussi travaillé la gestuelle des mains. C’est beaucoup ce qu’on remarque chez Éloïze. Elle se trahit beaucoup avec ses mains. On y voit ses peurs, sa joie, sa naïveté. » Éloïze est « un rôle en or » qui lui permet de montrer ce qu’elle est capable de jouer. « Souvent, il y a des acteurs qui veulent contrôler leur image, moi je pense que c’est une corde à mon arc. »