Le Journal de Montreal

La mère a toujours craint que sa fille soit tuée par son copain

L’homme âgé de 57 ans a été accusé de meurtre non prémédité

- ERIKA AUBIN ET VALÉRIE GONTHIER – Avec la collaborat­ion d’Andréa Valéria et Maxime Deland de l’Agence QMI

La mère de la femme assassinée mardi à Saint-Hyacinthe craignait dès le début de leur relation que son nouveau copain ne commette l’irréparabl­e. Son pire cauchemar s’est avéré lorsque sa fille a été poignardée à mort.

« J’ai toujours été inquiète pour ma fille. Rapidement au début de leur relation, son côté jaloux et possessif est sorti. J’avais un très mauvais feeling envers lui », souffle Ghislaine Roy avec la gorge serrée.

Sa fille Nancy, âgée de 44 ans, a été poignardée à mort mardi dans son logement du Grand Château, sur la rue Girouard Ouest à Saint-Hyacinthe.

Jean-Yves Lajoie n’a pas bronché lorsqu’il a été formelleme­nt accusé du meurtre non prémédité de sa conjointe hier. Il a brièvement comparu par visioconfé­rence, en direct de l’Établissem­ent de détention de Sorel-Tracy.

L’homme de 57 ans a été arrêté mardi matin après la découverte du corps inanimé de sa conjointe. C’est une voisine qui a alerté les secours après avoir entendu des cris et des appels à l’aide provenant du logement au-dessus d’elle.

La victime et l’accusé « se fréquentai­ent depuis plus d’un an », mais habitaient dans deux appartemen­ts différents dans l’immeuble, selon la mère.

« IL LA SURVEILLAI­T »

La victime « avait peur » de Lajoie depuis quelque temps, confie Ghislaine Roy au Journal. L’accusé n’était d’ailleurs pas le bienvenu dans sa maison familiale, où ont grandi les deux enfants de Nancy Roy.

« Elle était stressée. J’allais la reconduire chez elle et c’est rendu que je lui demandais de m’appeler quand elle était rendue dans son appartemen­t. Il la surveillai­t toujours », raconte-t-elle.

Cette dernière dit avoir récemment interpellé les policiers après un épisode où Lajoie aurait empêché Nancy Roy « de sortir de son appartemen­t ».

« Ils sont allés l’aviser de rester tranquille. Nancy n’osait pas porter plainte contre lui, car elle avait peur que la situation s’aggrave. Elle savait bien que les policiers n’allaient pas toujours être là pour le surveiller », poursuit la mère.

APPEL À UN CHANGEMENT

À cet égard, Ghislaine Roy appelle à un changement : « Quand quelqu’un a seulement une crainte, rien ne peut être fait. Les policiers ont les mains liées. Et quand il arrive quelque chose de grave, il est trop tard. Il faut que ça change », lance-t-elle.

Des voisins ont également décrit l’accusé comme étant un homme jaloux. « Quand je voulais parler [à Nancy], je m’arrangeais pour que lui ne soit pas là », rapporte Jean-Roch Ménard, qui habite le même étage que Lajoie.

Un autre voisin, Luc Dupré, raconte aussi qu’il n’osait jamais « poser ses yeux » sur Nancy Roy en présence de son conjoint.

Jean-Yves Lajoie, qui n’a aucun antécédent judiciaire, demeure détenu. Il doit revenir en cour le 12 mars au palais de Saint-Hyacinthe.

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PHOTOS ERIKA AUBIN ET COURTOISIE Des fleurs ont été déposées hier devant l’édifice où résidait la victime, Nancy Roy (en mortaise), tuée mardi à Saint-Hyacinthe.

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