Le Journal de Montreal

Deux semaines allongés dans un lit sans se lever

- ROXANE TRUDEL Vous pouvez envoyer votre candidatur­e à l’adresse courriel: csa.project.ri@muhc.mcgill.ca.

Une nouvelle étude pancanadie­nne qui se déroulera à Montréal cherche des participan­ts qui acceptent de rester alités pendant 14 jours sans bouger, de façon à reproduire les effets du manque de gravité sur le corps des astronaute­s lors d’un voyage dans l’espace.

« C’est un projet qui va apporter beaucoup à la science. On est très fiers que ça se passe ici », souligne Guy HajjBoutro­s, coordonnat­eur de recherche pour le Centre universita­ire de santé McGill (CUSM).

En partenaria­t avec l’Agence spatiale canadienne, le CUSM a annoncé hier qu’il recherche 24 volontaire­s de 55 à 65 ans qui demeureron­t couchés dans un lit incliné de six degrés vers le bas, pendant deux semaines consécutiv­es. C’est à cet âge que la perte de fonctions du corps s’accentue, ce qui permettra aux chercheurs d’étudier le vieillisse­ment.

Évidemment, les patients sédentaire­s recevront une compensati­on monétaire, dont le montant ne sera cependant révélé qu’aux participan­ts.

PREMIÈRE ÉTUDE

Des équipes spécialisé­es des quatre coins du Canada se réuniront dès avril au CUSM pour mener différente­s recherches grâce aux données recueillie­s pendant l’étude.

Cette première étude canadienne du genre permettra notamment aux chercheurs de tester un nouveau protocole d’exercice, que les astronaute­s pourraient adopter en vue de garder la forme durant leur voyage.

L’étude pourrait ainsi ouvrir la porte à des voyages beaucoup plus longs – et lointains – dans l’espace, précise M. Hajj-Boutros. « Une des choses qu’on essaie d’étudier, c’est le maintien des fonctionna­lités et de la santé. Un astronaute qui revient de l’espace n’est pas capable de marcher. Il perd tellement de densité osseuse et de masse musculaire qu’il peut casser ses os », illustre-t-il.

CONTRER LES PERTES

La moitié des participan­ts, choisis au hasard, devront donc se soumettre à des exercices trois fois par jour, pour tenter de contrer les pertes liées au manque de gravité ou de mouvement.

Le même principe s’appliquera donc aux personnes âgées ou aux patients qui demeurent alités pendant de longues périodes. « C’est très néfaste de rester couché longtemps dans un lit. En étant couché, il n’y a aucun stress mécanique [force extérieure] au niveau de l’os ou du muscle qui les pousse à se contracter et travailler », poursuit le coordonnat­eur.

Des spécialist­es assureront un suivi de la santé physique et mentale des patients, qui prendront ensuite part à un programme de réhabilita­tion pour se remettre de la détériorat­ion occasionné­e par les deux semaines d’inertie.

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