Le Journal de Montreal

Montréal veut mettre un terme à la chasse sur l’île

Une loi provincial­e permet aux chasseurs de s’adonner à leur sport

- OLIVIER FAUCHER

Des élus de Montréal ne veulent plus de chasseurs sur l’île, ce qui fait sourciller des adeptes de cette pratique qui la croient nécessaire pour contrôler certaines population­s d’animaux à proximité de zones urbaines.

Par exemple, dans l’ouest de l’île, le secteur boisé du Parc-nature de l’Anse-àl’Orme est un territoire prisé par certains chasseurs en raison de la qualité du gibier, notamment les cerfs de Virginie.

Mais pour la mairesse de Sainte-Annede-Bellevue, Paola Hawa, la chasse dans sa ville a assez duré. C’est carrément dangereux, explique-t-elle, alors que la fréquentat­ion des espaces verts a explosé avec la pandémie.

« Est-ce que c’est logique qu’on puisse chasser sur le mont Royal ? Si la réponse est non, c’est exactement la même chose dans l’ouest de l’île », fait valoir Mme Hawa.

Cette dernière compte faire adopter une motion ce soir au conseil d’agglomérat­ion pour demander au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs d’interdire la chasse partout sur l’île. La motion a déjà reçu l’appui unanime des élus de la Ville de Montréal.

FLOU PERMISSIF

Malgré des règlements municipaux censés interdire la chasse ou de pouvoir décharger une arme à feu, c’est la loi provincial­e qui prévaut. Ainsi, les détenteurs de permis peuvent chasser sur l’île.

Un chasseur à l’oeuvre à Sainte-Anne-deBellevue depuis plusieurs années explique avoir choisi ce secteur en raison de la quantité et de la taille des cerfs de Virginie. Il a demandé à taire son identité, car il craint tout de même de recevoir des amendes de la municipali­té.

« Mon plus gros défi, c’est d’essayer de faire ça sans choquer personne. J’essaie de rentrer en forêt habillé comme tout le monde », dit-il, en assurant prendre toutes les précaution­s pour chasser de façon sécuritair­e.

CHASSE MENACÉE ?

Des adeptes de la chasse près des villes attendent avec attention la décision du ministère quant à l’interdicti­on demandée à Montréal. Si celle-ci est accordée, ils craignent que cela ouvre une boîte de Pandore et que d’autres municipali­tés réclament la même chose.

Cette préoccupat­ion habite Francis Dumont, qui chasse dans les boisés de l’ouest de Laval. « C’est sûr que les autres villes vont s’essayer », pense-t-il.

Pour le biologiste Michel La Haye, PDG d’Enviro Science et Faune, il faudrait plutôt mieux encadrer la chasse pour éviter la surpopulat­ion des cerfs de Virginie dans ce secteur. « On va se retrouver avec le même débat que celui de Longueuil », craint-il.

 ?? PHOTOS BEN PELOSSE ET COURTOISIE ?? Les cerfs de Virginie, comme ceux aperçus au parc Michel-Chartrand à Longueuil, attirent les chasseurs dans l’ouest de l’île.
PHOTOS BEN PELOSSE ET COURTOISIE Les cerfs de Virginie, comme ceux aperçus au parc Michel-Chartrand à Longueuil, attirent les chasseurs dans l’ouest de l’île.

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