Chauffard coupable d’avoir tué un employé du MTQ
Conduisant avec les facultés affaiblies, il a aussi blessé sept personnes
Un chauffard qui avait causé un mort et sept blessés sur un chantier de l’autoroute 20 alors qu’il conduisait complètement saoul a été déclaré coupable sur toute la ligne, même s’il estimait ne pas être le seul responsable du drame.
« Jusqu’à la dernière seconde, littéralement, alors que le chantier est visible, il a roulé à pleins gaz, littéralement, omettant d’abord de conduire de façon sécuritaire et ensuite d’adapter sa conduite », a commenté le juge Pierre Dupras avant de déclarer Vincent Lemay coupable, hier au palais de justice de Montréal.
Lemay, 41 ans, avait commis ses crimes en février 2018. Le résident de Saint-Zotique avait travaillé ce jour-là et après, il s’était rendu à un bar où il avait dit avoir bu deux bières et un shooter d’alcool. Or, avait-il juré, il avait une bonne tolérance à l’alcool si bien qu’il a ensuite décidé de prendre le volant.
Sauf qu’une fois rendu au rond-point
Dorval de l’autoroute 20, il n’a pas ralenti en arrivant à un chantier de construction. Pire encore, les analyses montraient qu’il roulait à 127 km/h, et qu’il avait même accéléré avec la pédale dans le tapis.
CONSÉQUENCES TRAGIQUES
Quand une femme a tenté de changer de voie devant lui, une collision est survenue et l’un des véhicules a été projeté sur les travailleurs. L’un d’eux, Stéphane Lebel, est décédé, tandis que six autres ont été blessés. L’autre conductrice a aussi subi des blessures.
« Plusieurs des blessés n’ont jamais repris le travail au MTQ », a souligné hier la procureure de la Couronne, Me Anik Archambault.
Des résultats sanguins ont par la suite démontré que Lemay avait un taux d’alcoolémie de 169 mg, soit plus de deux fois la limite permise.
Dans son jugement, le magistrat a souligné que la prétendue tolérance à l’alcool de Lemay n’avait rien changé, vu la quantité qu’il avait ingurgitée. Un rapport indiquait d’ailleurs qu’avec ce taux-là, la probabilité de causer une collision était 45 fois plus élevée que pour une personne sobre.
SEUL RESPONSABLE
Le juge a également rejeté la thèse de la défense voulant qu’il fallait prendre en compte le changement de voie de la conductrice, ce qui aurait causé une réaction en chaîne menant au drame, si bien que la collision était inévitable.
« Même dans cette hypothèse, les conséquences réellement engendrées découleraient de la conduite imprudente, déréglée et téméraire de l’accusé », a dit le magistrat en déclarant Lemay coupable de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort et des lésions.
Lemay reviendra à la cour le mois prochain, afin de fixer une date pour les plaidoiries sur la peine, lors desquelles des victimes ou leurs proches auront l’occasion de témoigner sur les conséquences du crime. Le chauffard pourrait également faire de même.
Son avocat, Me Richard Dubé, a toutefois estimé qu’il était possible de porter le verdict en appel.