La guérison sera longue
Tiger Woods souffre de fractures à la jambe droite à la suite de son violent accident
Avec l’étendue des blessures dévoilées dans le bilan médical de Tiger Woods, très tard mardi soir, les inquiétudes fusent de toutes parts sur la planète golf. À 45 ans, sera-t-il en mesure de revenir au jeu ?
Pour l’instant, c’est le dernier des soucis dans le clan Woods. Le célèbre golfeur américain a remporté 15 titres du Grand Chelem parmi ses 82 victoires professionnelles, un sommet dans l’histoire, à égalité avec l’illustre Sam Snead. Sa quête de rejoindre ou de surpasser Jack Nicklaus, qui trône en maître depuis avril 1986 avec 18 conquêtes majeures, a soudainement disparu des esprits.
Ayant empoché plus de 120 millions $ en bourses au fil de sa carrière, hormis ses très lucratifs contrats de commandites et les profits de sa firme d’architecture de parcours, Woods n’a pas à se soucier de l’aspect financier. Et il n’a plus rien à prouver dans l’univers du golf. Du moins…
Être une inspiration pour son fils Charlie, âgé de 12 ans, lui aussi un passionné de golf depuis l’été dernier. Le talentueux petit bonhomme pourrait représenter cette lueur d’espoir advenant un éventuel retour du « Tigre ».
On a observé leur complicité lors du Championnat PNC, un tournoi en duo parentenfant, disputé à Orlando en décembre.
Charlie détient ce pouvoir de secouer les puces du paternel. Ce serait toutefois une lourde tâche pesant sur les épaules d’un enfant.
Surtout quand on sait que Woods, hospitalisé au centre universitaire Harbor-UCLA depuis son importante opération chirurgicale de mardi, souffre de multiples fractures aux jambes.
SOMBRE BILAN MÉDICAL
Le bilan établi par le médecin en chef de l’hôpital, Anish Mahajan, laisse présager une très longue route vers la guérison des suites de son violent accident de voiture survenu dans une banlieue de Los Angeles mardi matin. Une embardée qui aurait pu lui coûter la vie.
Aux dernières nouvelles, hier, le golfeur était réveillé, conscient et se reposait. Sans donner de pronostic de guérison, le docteur Mahajan a évoqué par communiqué les blessures et a donné quelques détails de l’intervention chirurgicale :
√ Multiples fractures ouvertes à la jambe droite, de haut en bas du tibia
√ Os du péroné stabilisé avec une tige
√ Multiples blessures au pied et fracture de la cheville droite ayant nécessité la stabilisation par des vis et des broches
√ Traumatismes aux muscles et aux tissus mous de la jambe ayant nécessité une intervention pour relâcher la pression et prévenir l’enflure.
Il importe de rappeler que Woods avait subi une cinquième opération au dos tout juste avant Noël.
Jumelée à de possibles complications des suites des fractures ouvertes et de l’enflure dans les muscles, cette 10e chirurgie connue sur un corps de 45 ans déjà lourdement amoché laisse planer de sérieux doutes sur la suite de la carrière du joueur. En additionnant tout cela, sa guérison sera plus longue, affirment des experts médicaux.
Il a déjà modifié son élan à maintes reprises en l’adaptant, au fil du temps, à sa condition physique. Depuis trois ans, il a par ailleurs souvent expliqué avoir changé ses entraînements et considérablement réduit leur durée.
UN BATTANT
Ces blessures à la jambe droite ajoutent au problème puisque son genou gauche l’a souvent fait souffrir depuis 20 ans. La fracture à la cheville affectera entre autres sa stabilité dans ses mouvements et sa mobilité.
Mais Tiger Woods n’a jamais baissé les bras. À chacune des dures épreuves qui ont pris dans sa vie une ampleur gigantesque, il a su surmonter les obstacles et revenir en force. À preuve, après sa très délicate opération au dos visant à souder des vertèbres en avril 2017, il a remporté le Championnat du circuit de la PGA à East Lake en septembre 2018, et, sept mois plus tard, il a rugi en levant les bras au ciel à Augusta en enfilant son cinquième veston vert.
Un véritable miracle qui s’inscrit parmi les plus grands retours de l’histoire du sport.
Marcher à nouveau et s’amuser avec ses enfants sans douleur représentent son prochain exploit. Et au département des miracles, le « Tigre » s’y connaît.