Le Journal de Montreal

Peut-on être une vraie femme sans avoir d’enfants ?

- LOUISE DESCHÂTELE­T louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.co

Je risque de heurter certaines personnes en abordant le sujet de la procréatio­n, mais j’en ai tellement assez de me faire harceler par tout le monde à ce propos que j’ose quand même le faire pour savoir ce que tu en penses Louise, toi qui n’as pas eu d’enfants.

J’approche de la quarantain­e et je ne me souviens pas d’un seul jour où l’envie de mettre un enfant au monde m’a effleuré l’esprit. Le problème, c’est que lorsque je le dis, je me fais tomber dessus comme si je commettais un crime. Heureuseme­nt que je n’ai jamais eu à me faire avorter. Je n’ose imaginer à quoi j’aurais eu droit comme insultes.

Et n’allez pas penser que je n’aime pas les enfants. J’adore mes neveux et nièces. Je les gâte et je suis leur amie. Ma mère et ma soeur m’ont chanté sur tous les tons que le jour où je tomberais sur le bon gars, je changerais d’idée. Il est dans ma vie depuis deux ans, le bon gars, et lui non plus ne veut pas d’enfants.

J’en ai assez de me faire dire que sans enfants, je vais passer à côté de la plus belle chose qu’une femme puisse vivre, et encore moins que je vais assombrir mes vieux jours, avec personne pour me soutenir. Je suis une adulte majeure et vaccinée, et je suis pleinement capable de prendre soin de ma petite personne.

Tu n’en as pas eu d’enfants toi Louise. Comment as-tu vécu ça ? Est-ce qu’il t’est arrivé de te sentir moins femme pour autant ? Astu déjà publiqueme­nt parlé de ce sujet ? Qu’est-ce que je peux faire pour empêcher qu’on me blâme de penser comme je pense à propos de la maternité ?

Une femme quand même heureuse

Vous ne pourrez jamais rien faire pour empêcher quiconque de vous donner son avis sur ce sujet. Ce qu’il faut parvenir à acquérir, c’est la confiance en vous-même face à votre décision, ce qui vous donnera par le fait même la souplesse nécessaire pour accepter la critique sans vous sentir menacée.

J’ai effectivem­ent déjà parlé dans les médias de ma décision de ne pas avoir d’enfants qui a fluctué au fil des ans, et quand j’en ai désiré, il était trop tard. Jamais, cependant, je ne me suis sentie diminuée ou moins femme à cause de ça. Le seul aspect négatif selon moi, et il est collectif et non personnel, c’est le phénomène de dénatalité qui prive le Québec de se renouveler assez pour assurer sa survie.

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