Elle retrouve sa mère biologique après 26 ans
La COVID-19 a eu du bon pour cette Québécoise d’origine taïwanaise
Une lettre lancée comme une bouteille à la mer en raison de la pandémie a permis à une fille et à sa maman biologique de se retrouver « par miracle » après 26 ans, malgré les 12 100 km qui les séparent.
« Au début, j’ai eu vraiment peur et je croyais que c’était une arnaque. Mais non, je retrouve finalement ma mère à l’âge de 26 ans. C’est un miracle, ce qui m’arrive. Je n’en reviens toujours pas », lance Jade Fournier, sourire aux lèvres.
Mme Fournier a été adoptée par des parents québécois à l’âge de six mois. Depuis, elle n’a plus jamais remis les pieds dans son pays d’origine : Taïwan.
À l’été dernier, elle a reçu un coup de téléphone qui a complètement changé sa vie. Le Secrétariat à l’adoption internationale (SAI) a informé la Montréalaise que sa mère tentait de la retrouver.
« Ils m’ont dit qu’elle voulait me parler pour voir si j’allais bien avec la pandémie. J’ai pris du temps pour y penser. On m’a lu sa lettre au téléphone. Je l’ai relue avec mes parents ici. Tout le monde pleurait et était content pour moi », relate Jade Fournier.
« JAMAIS OUBLIÉ »
« Dès la première lettre, elle m’a dit qu’elle ne m’a jamais oublié et qu’elle pense toujours à moi, poursuit-elle. C’est vraiment l’élément qui a fait en sorte que j’ai voulu communiquer avec elle. »
Sa mère biologique a d’abord contacté l’agence d’adoption où elle avait placé sa fille il y a 26 ans. Le SAI a ensuite joué le rôle d’intermédiaire entre l’agence à Taïwan et la jeune femme au Québec.
« Je n’ai jamais osé lui écrire. J’étais convaincue qu’elle avait refait sa vie et qu’elle ne voudrait pas me donner de nouvelles. Mais j’ai appris qu’elle a d’autres enfants et qu’elle leur a parlé de moi. Ils m’ont même demandé dans une lettre s’ils pouvaient m’appeler grande soeur », confie Jade Fournier.
RENCONTRE UN JOUR ?
La Québécoise et sa mère biologique correspondent par courrier désormais, mais elles rêvent surtout de se retrouver. Une campagne de sociofinancement sur la plateforme GoFundMe a même été lancée pour préparer cette grande aventure.
« Il y a beaucoup de coûts associés à ce voyage. Je vais avoir besoin d’un interprète parce que je ne parle pas mandarin. Les billets d’avion sont très chers aussi. Je prévois aussi un budget pour du soutien psychologique avant et après les retrouvailles », détaille-t-elle.
« J’ai vraiment besoin de voir ma famille biologique et l’orphelinat où j’ai grandi. J’ai tellement de questions et j’ai besoin de réponses. Je veux surtout remercier tous ces gens. Ce voyage va me permettre de rassembler tous les morceaux d’un casse-tête que j’essaie de mettre ensemble », conclut la jeune femme.