Le Journal de Montreal

Le retour du PQ

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ Blogueur au Journal mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com @mbockcote

Ils furent nombreux à croire, ces dernières années, que le Parti québécois était condamné à disparaîtr­e.

Son cycle politique était terminé : c’était désormais au tour de la CAQ de jouer le rôle de grand parti nationalis­te, dans un contexte où les Québécois semblaient pour un bon moment avoir tourné la page de l’indépendan­ce, comme s’ils consentaie­nt à ce qu’elle n’arrive pas, sans pour autant embrasser leur destin canadien.

CÉGEP

Il m’arrive encore de le penser. L’hégémonie du parti de François Legault sur notre vie politique est indéniable. Mais la remontée de la question linguistiq­ue pourrait bien rapidement révéler les limites de son nationalis­me provincial et redonner une chance au parti souveraini­ste, qui embrasse un nationalis­me décomplexé.

Le Parti québécois, en fin de semaine, lors de son Conseil national, a décidé d’appuyer massivemen­t l’applicatio­n de la loi 101 au niveau collégial.

Longtemps, cette propositio­n passait pour radicale. Manifestem­ent, ils comprennen­t maintenant qu’elle relève du simple bon sens.

Devant l’anglicisat­ion accélérée de Montréal et de Laval, les péquistes comprennen­t qu’on ne saurait plus se contenter de demi-mesures. Ils nous montrent à quelle hauteur nous devons agir si nous voulons survivre comme peuple.

Ceux qui s’opposent à l’applicatio­n de la loi 101 au collégial devront maintenant expliquer pourquoi ils refusent cette mesure essentiell­e alors qu’ils reconnaiss­ent l’urgence linguistiq­ue.

Nul ne sait si le PQ pourra renaître. Mais chose certaine, il confirme son utilité, sa nécessité, même.

NÉCESSAIRE

Les Québécois ont besoin dans leur vie politique d’un parti qui ne se contente pas d’un nationalis­me cosmétique, et qui ose rappeler à l’électorat que notre enfermemen­t politique dans un pays où nous sommes condamnés à la dilution démographi­que et à l’effacement linguistiq­ue ne saurait être un destin à la hauteur de notre histoire.

Dans le débat linguistiq­ue qui commence, le PQ vient de se poser comme l’interlocut­eur principal du gouverneme­nt. C’est majeur.

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