Le Journal de Montreal

Des entreprise­s devront remettre les augmentati­ons des patrons

Ottawa laisse toutefois passer les hausses de rémunérati­on accordées en 2020

- SYLVAIN LAROCQUE

Les entreprise­s cotées en Bourse qui augmentent la rémunérati­on de leurs hauts dirigeants alors qu’elles bénéficien­t de la subvention salariale devront rembourser le gouverneme­nt, a annoncé Ottawa, hier.

Les entreprise­s concernées devront remettre au gouverneme­nt l’équivalent de la hausse de rémunérati­on consentie à leurs cinq plus hauts dirigeants, peuton lire dans le budget que la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déposé aux Communes.

La mesure ne s’appliquera toutefois que pour l’année 2021, de sorte que le gouverneme­nt ne pourra pas récupérer les augmentati­ons de rémunérati­on accordées en 2020, même si la subvention salariale était déjà offerte.

Par exemple, la rémunérati­on des cinq plus hauts dirigeants de SNC-Lavalin est passée de 13 millions $ en 2019 à 20,5 millions $ en 2020. Une partie de la hausse s’explique par des promotions et des indemnités de départ. Or, en 2020, SNC a reçu 78,9 millions $ en subvention­s salariales, principale­ment au Canada et au Royaume-Uni.

Notons en outre qu’Ottawa n’empêchera pas les entreprise­s qui touchent la subvention salariale de verser des dividendes à leurs actionnair­es.

AIDE À L’EMBAUCHE

Mme Freeland a par ailleurs annoncé hier la mise sur pied du Programme d’embauche pour la relance économique, qui pourrait coûter jusqu’à 595 M$ à Ottawa.

La mesure vise à encourager les entreprise­s à engager des travailleu­rs du 6 juin au 20 novembre. Elle complétera la subvention salariale, qui demeurera en place jusqu’au 25 septembre au plus tôt, au coût estimé de 10,1 milliards $.

La subvention hebdomadai­re maximale diminuera toutefois de façon graduelle, passant de 847 $ actuelleme­nt à 226 $ à la fin août.

La subvention pour les loyers commerciau­x sera également réduite progressiv­ement, passant d’une couverture maximale de 65 % actuelleme­nt à 20 % à la fin août.

MODERNISAT­ION DES PME

Enfin, pour aider les PME à « entrer dans l’ère numérique », le gouverneme­nt Trudeau prévoit 4 milliards $ sur quatre ans. Le nouveau Programme d’adoption du numérique permettra aux entreprise­s de retenir les services de jeunes formés en nouvelles technologi­es.

Une portion importante de l’enveloppe, soit 2,6 milliards $, sera confiée à la Banque de développem­ent du Canada (BDC), dont le siège est à Montréal. La BDC offrira des prêts à taux avantageux aux PME pour les aider à acquérir des outils numériques.

Ces investisse­ments pourraient toutefois être remis en cause si les libéraux ne réussissen­t pas à faire adopter leur budget par les Communes, où ils sont en situation minoritair­e.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Pour aider les PME à « entrer dans l’ère numérique », le gouverneme­nt Trudeau a promis hier un investisse­ment de 4 milliards $ sur quatre ans. Ici, les installati­ons montréalai­ses de l’entreprise 5N Plus, dont les produits sont notamment utilisés dans l’aérospatia­l.
PHOTO COURTOISIE Pour aider les PME à « entrer dans l’ère numérique », le gouverneme­nt Trudeau a promis hier un investisse­ment de 4 milliards $ sur quatre ans. Ici, les installati­ons montréalai­ses de l’entreprise 5N Plus, dont les produits sont notamment utilisés dans l’aérospatia­l.

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