Un jugement qui ne fait pas d’heureux
Le jugement de la Cour supérieure du Québec sur la loi 21 n’a pas satisfait ni ses défendeurs ni ses opposants, qui se sont réunis pour manifester leur mécontentement hier en fin d’après-midi.
« On a l’intention de contester cette loi jusqu’à la Cour suprême du Canada s’il le faut », a prévenu Ehab Lotayef, coordonnateur de la campagne Non à la loi 21, en insistant sur son caractère discriminatoire.
Parmi les dizaines de manifestants réunis devant le bureau montréalais de François Legault, plusieurs avaient espéré, en vain, que le juge Marc-André Blanchard invalide la Loi sur la laïcité de l’État dans sa décision. (voir autre texte)
Ce dernier a néanmoins déterminé que les enseignants des commissions scolaires anglophones et les élus de l’Assemblée nationale pourront continuer à porter un signe religieux dans le cadre de leurs fonctions.
« C’est un grand soulagement de savoir que je peux continuer à pratiquer mon métier, mais en même temps, j’ai le coeur brisé pour la prochaine génération », a témoigné Zahra Ibrahim, une enseignante suppléante musulmane de la commission scolaire English-Montréal (CSEM), qui conserve le droit de porter le voile au travail.
EXEMPTION DÉNONCÉE
De son côté, le Mouvement laïque québécois (MLQ) déplore que les commissions scolaires anglophones aient reçu une exemption.
« C’est comme si ces commissions scolaires devenaient un État dans l’État. Pour l’autonomie du Québec en matière d’éducation, c’est vraiment préoccupant », a commenté en point de presse Me Guillaume Rousseau qui représentait le MLQ.
L’organisme se dit tout de même « soulagé » que la loi soit largement maintenue.
La CSEM, qui s’est réjouie de bénéficier de certaines concessions en sa faveur, maintient sa position en défaveur de la loi.
Les prochaines étapes de la bataille judiciaire à son sujet auront lieu devant la Cour d’appel de la province, puisque Québec a déjà annoncé qu’il portera la décision en appel.
–