Le Journal de Montreal

Le gouverneme­nt fera appel du jugement

- VINCENT LARIN

Québec va porter en appel le jugement de la Cour supérieure qui exempte les commission­s scolaires anglophone­s de sa Loi sur la laïcité de l’État, une décision « illogique », selon le premier ministre François Legault.

« Je suis déçu du jugement. Je le trouve illogique. Actuelleme­nt, c’est comme si la laïcité puis les valeurs, ça s’appliquait de façon différente aux anglophone­s et aux francophon­es », a-t-il déploré, quelques heures après l’annonce de la décision du juge Marc-André Blanchard.

Le gouverneme­nt Legault y voit une tentative de scinder le Québec en deux, entre anglophone­s et francophon­es.

« Les lois du Québec doivent s’appliquer pour tous et sur l’ensemble du territoire québécois. Il n’y a pas deux Québec, il y en a un seul », avait martelé, peu avant, son ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.

VISION PARTAGÉE

Une vision partagée par certains partis d’opposition, y compris le Parti québécois, dont le chef, Paul St-Pierre-Plamondon.

« On est en train de séparer les francophon­es et les anglophone­s comme des groupes qui ne sont pas gouvernés par les mêmes lois et qui, on est dans la généralisa­tion, créent des profils différents suivant des valeurs et des principes », s’est-il inquiété.

La co-porte-parole de Québec solidaire Manon Massé, qui s’oppose à la loi interdisan­t le port de signe religieux pour les personnes en autorité, est quant à elle préoccupée de voir l’écart ainsi creusé entre les milieux.

« C’est inquiétant de dire : “Vous qui voulez faire valoir vos droits, si vous voulez enseigner, allez enseigner du côté anglophone.” Ouch ! ça fait mal », a-t-elle rappelé.

La cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, aussi opposée au projet de loi 21, estime quant à elle que la cause pourrait facilement se rendre jusqu’en Cour suprême.

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