Valérie Plante recule
Dans ma chronique parue il y a quatre jours dans Le Journal, j’ai révélé que le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait refusé d’accorder à Camille Laurin un bout de promenade bétonnée à Outremont.
Si Valérie Plante n’était pas au courant de cette décision, qui aurait été prise à son insu, n’aurait-elle pas, dès samedi matin dernier, utilisé les réseaux sociaux, qu’elle affectionne particulièrement, pour se dissocier de cette infamie ?
Or tout le Québec a réagi avec indignation, déception et colère au rejet de la candidature de Camille Laurin au prétexte qu’il fût un homme, et qui plus est un Québécois de souche plutôt qu’un représentant d’une minorité culturelle ou ethnique.
MAIRESSE RESPONSABLE
La mairesse est ultimement responsable des décisions qui se prennent dans son cabinet. Comment a-t-elle pu ignorer cette prise de position hautement politique ?
D’autant plus que Valérie Plante n’est pas femme à laisser son entourage poser des gestes sans son consentement. Il y a quelques mois, des collaborateurs de la mairesse et d’anciens membres de Projet Montréal ont dénoncé son autoritarisme. Certains l’ont d’ailleurs quittée, refusant de travailler sans pouvoir s’exprimer librement.
Faut-il répéter que l’exercice de l’autorité est indissociable de la responsabilité ultime ? Madame Plante n’étant pas une enfant d’école elle a bien compris que la nouvelle publiée samedi allait teinter sa campagne électorale dans la course à la mairie de Montréal.
Le psychiatre avait une connaissance aiguisée de l’ambiguïté, voire de l’hypocrisie des êtres humains. En particulier des politiciens.
HOMME DISCRET
Sa « distraction » silencieuse jusqu’à hier matin alors que nombre de Québécois se sont exprimés dans nos pages et sur les réseaux sociaux pour lui faire reproche explique-t-elle cette sortie ? La famille Laurin compte plus de quarante neveux et nièces, mais avant tout un frère et quatre soeurs du père de la loi 101. Ces derniers jours, ils n’ont pas été consultés, sauf une nièce. Étrange, tout de même.
Camille Laurin, homme discret, effacé mais courageux, aurait été plus surpris que blessé par cet incident. Le psychiatre avait une connaissance aiguisée de l’ambiguïté, voire de l’hypocrisie des êtres humains. En particulier des politiciens.