Volte-face de la Ville pour la voie piétonne
Camille Laurin sera finalement honoré
AGENCE QMI | La voie piétonne du Campus MIL de l’Université de Montréal portera finalement le nom de Camille-Laurin, a annoncé la mairesse Valérie Plante en faisant volte-face sur le rejet de cette désignation.
« Nous allons de l’avant avec la désignation de la voie piétonne Camille-Laurin au campus MIL. Après avoir pris connaissance du dossier, j’ai demandé que la voie piétonne porte le nom de Camille Laurin, tel que proposé par la Société d’histoire d’Outremont », a fait savoir Mme Plante via son compte Twitter, hier matin.
Pourtant, le conseil municipal avait récemment rejeté l’idée d’honorer la mémoire du psychiatre et père de la Charte de la langue française en donnant son nom à la voie piétonne, avait rapporté Le Journal.
La proposition, soumise par la société d’histoire d’Outremont, avait été rejetée parce que la Ville préférait ne pas répéter un nom déjà utilisé, une rue Camille-Laurin existant déjà dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointeaux-Trembles depuis 2002.
De plus, la Ville avait indiqué qu’elle cherche à mieux représenter les femmes, les autochtones et les communautés culturelles au moment de désigner un nouveau toponyme.
Cette décision avait suscité un tollé chez certains commentateurs, notamment souverainistes, incluant le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.
CONTRIBUTION
« La contribution du Dr Laurin mérite d’être mise en valeur et nous sommes tout à fait engagés en ce sens. Malgré le principe toponymique voulant éviter les doubles désignations, on évite la confusion dans ce cas-ci puisque la voie ne comporte pas d’adresse », a cependant tempéré Mme Plante, hier, en ajoutant avoir eu une « très belle discussion » avec la nièce de Camille Laurin lundi soir.
L’ex-maire et candidat à la mairie de Montréal, Denis Coderre, s’est rapidement réjoui de la décision. « L’administration dogmatique actuelle de Montréal fait marche arrière, feignant l’ignorance du dossier, comme elle a pris l’habitude de le faire. Heureux dénouement », a-t-il écrit sur Twitter.
Psychiatre de formation, Camille Laurin est surtout connu comme étant l’un des fondateurs du mouvement souverainiste, dans les années 60 et 70, et a mené le PQ à adopter la Loi 101. Il est décédé en 1999, des suites d’un cancer.