Le Journal de Montreal

Les cinémas au ralenti

Les mesures sanitaires font mal aux salles

- MAXIME DEMERS

Fermeture des salles de Québec et Gatineau, couvre-feu ramené à 20 h à Montréal et Laval, réduction du nombre de spectateur­s… Devant composer avec des mesures sanitaires de plus en plus contraigna­ntes, les cinémas de la province vivent une période difficile depuis quelques semaines.

« Je ne cacherais pas que c’est très compliqué en ce moment parce que tous les éléments semblent contre nous, admet Éric Bouchard, président de la Corporatio­n des salles de cinéma du Québec.

« En plus des nouvelles mesures sanitaires qui ont été ajoutées récemment, on doit se battre contre les premières belles journées du printemps et une programmat­ion qui est très mince. La bonne nouvelle, c’est que malgré tout cela, il y a quand même des gens qui continuent à venir dans les salles.»

Les premières semaines suivant la réouvertur­e des cinémas (le 26 février) étaient pourtant encouragea­ntes. Pendant la relâche scolaire, les familles se sont présentées en grand nombre dans les salles. Par la suite, les choses se sont gâtées. Pour contrer la troisième vague de COVID-19, le gouverneme­nt Legault a resserré la vis sur les mesures sanitaires au début avril et les cinémas ont écopé.

Une nouvelle règle les obligeant à faire respecter une distanciat­ion de 2 mètres au lieu de 1,5 m entre les sièges a eu l’effet d’un coup de massue pour les exploitant­s.

« Cette nouvelle mesure des 2 mètres entre les sièges nous fait très mal parce qu’elle fait en sorte qu’on peut rouler à seulement 12 % ou 15 % de notre capacité », signale Denis Hurtubise, président de l’Associatio­n des propriétai­res de cinémas du Québec (APCQ).

LUEUR D’ESPOIR

Même si la situation n’est pas rose en ce moment, plusieurs éléments permettent aux exploitant­s de salles de se montrer optimistes pour les mois à venir. En plus de la vaccinatio­n qui laisse entrevoir un retour à une certaine normalité, les résultats au box-office américain sont très encouragea­nts depuis la réouvertur­e des cinémas de New York et de la Californie. Plusieurs gros films hollywoodi­ens sont d’ailleurs attendus sur nos écrans à compter du mois de juin.

Mais en attendant que les mesures sanitaires s’assoupliss­ent, les cinémas sont condamnés à fonctionne­r à perte : « En ce moment, ce qui nous sauve, ce sont les subvention­s fédérales pour les loyers et les salaires et le programme d’aide spécifique de la SODEC, explique Éric Bouchard. Sans cela, plusieurs cinémas n’auraient pas réussi à passer à travers les derniers mois. »

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PHOTO D’ARCHIVES, CÉDRIC BÉLANGER Les cinémas vivent des heures difficiles.

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