Le club Guerriers dépose une plainte pour discrimination
Le leadership du directeur technique de la FHQ sérieusement contesté
Le torchon brûle entre certains clubs et la Fédération d’haltérophilie du Québec (FHQ).
Les Guerriers (Montréal), la Machine Rouge (Saint-Hyacinthe) et le Club du Nord (Lachute) sont au nombre des clubs qui déplorent les façons de faire de la Fédération et de son directeur technique, Augustin Brassard.
« Il y a quatre ou cinq clubs qui sont pris en grippe, résume le vice-président du Club du Nord, Donald St-Pierre, qui a remis sa démission comme membre du conseil d’administration de la FHQ en raison du mauvais climat de travail. On n’a pas fait grand-chose. On ne faisait que réparer les pots cassés. Le directeur technique créait des conflits et prétendait que le problème venait des autres. À chaque conflit, le dénominateur commun était la même personne.
« Tu reçois tout si la Fédération t’aime, sinon tu manges ton pain noir, poursuit M. St-Pierre. En théorie, le conseil d’administration prend les décisions, mais en pratique, c’est M. Brassard qui prend toutes les décisions. C’est une dictature. »
Le conflit a augmenté de quelques crans le 15 janvier dernier. Le président du club Guerriers, Temuera Betham, a déposé à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) une plainte de discrimination à l’endroit de Brassard et du conseil d’administration.
RACISME
Le président estime que son club est victime de racisme.
« Nous avons été victimes de plusieurs événements racistes avec la Fédération d’haltérophilie du Québec, son directeur technique et son conseil d’administration. Problème d’affiliation de notre club et de ses athlètes ainsi que d’un autre club composé de minorités visibles ; comportement déplacé du directeur technique envers un de nos athlètes [Ivan Cambar] qui était sur le point de briser un record canadien. Il lui a dit devant tout le monde qu’il n’était pas Canadien et qu’il n’avait pas de record à briser. »
Dans sa plainte, le président des Guerriers affirme que la discrimination est reliée à la langue, l’origine ethnique et la race, et souhaite obtenir des accommodements, une compensation financière qui n’est pas chiffrée et la destitution de M. Brassard ainsi que des membres du conseil d’administration.
La FHQ dit ne pas être au courant des démarches entreprises par les Guerriers auprès de la CDPDJ.
Fondé en 2012, le club compte plus de 40 athlètes de neuf nationalités, en plus du volet CrossFit.
DÉJÀ EN 2019
En avril 2019, les Guerriers avaient déposé à la FHQ une plainte pour racisme à l’endroit du directeur technique.
« Nous avons pris la plainte très au sérieux, affirme la vice-présidente de la FHQ, Tania Whalen. Nous avons soutenu l’athlète dans sa démarche. La plainte était fondée. Un comité éthique a été mis sur pied, comme le prévoient nos statuts et règlements. C’était la parole de l’un contre l’autre et nous avions confiance en notre directeur technique. C’était une première plainte en plus de 30 ans. Le comité n’a pas donné de sanction, mais nous avons décidé que M. Brassard ne serait plus présent lors des compétitions. Nous avons embauché un directeur de compétition. »