IL EST MINUIT MOINS UNE
Le calendrier de FIA remet en question depuis lundi la tenue du Grand Prix du Canada, prévue pour le 13 juin
Plus les jours avancent, plus les chances de voir le cirque de la Formule 1 s’installer à Montréal à la mi-juin s’amenuisent.
Tellement que, depuis lundi, sur le site de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), le Grand Prix du Canada est accompagné des trois lettres : TBA.
Traduction de l’anglais : à être annoncé. Deux autres escales, Singapour (3 octobre) et l’Arabie saoudite (5 décembre) affichent également cette mention.
De quoi alimenter les rumeurs de plus en plus fortes que le Grand Prix du Canada, prévu du 11 au 13 juin, n’aura pas lieu pour une deuxième année consécutive. La faute à la pandémie.
Des rumeurs tellement persistantes que cette hypothèse de vouloir tenir l’épreuve sans spectateurs sur le site, comme ce sera le cas lors des deux prochaines escales du championnat, au Portugal et en Espagne, n’est plus au coeur du débat.
En fait, c’est l’avenir du Grand Prix, de 2022 à 2029 selon les termes du contrat actuel, qui soulèverait encore des inquiétudes. Mais il n’y a justement aucune inquiétude à avoir.
Si c’est une décision sanitaire qui mène à l’annulation de la course, son avenir n’est pas compromis auprès des autorités de la F1. Mais qu’attend-on pour l’annoncer ?
C’est comme si aucun des trois paliers de gouvernement ne voulait être tenu responsable de l’annulation de l’événement touristique le plus important au pays. On se renvoie la balle.
DISCOURS OPPOSÉS
Selon nos informations, la F1 et les organisateurs du Grand Prix du Canada n’ont toujours pas obtenu une réponse favorable de la part des gouvernements pour l’exemption de la quarantaine destinée aux quelque 1300 intervenants qui viendraient séjourner à Montréal pendant la semaine du 7 juin.
Une acceptation aurait probablement permis d’organiser une course sans spectateurs. La Santé publique du Québec avait indiqué la semaine dernière qu’il était possible de créer un environnement sécuritaire pour une course à huis clos. La Santé publique montréalaise n’avait pourtant pas le même discours.
Mais peu importe cette divergence, il est trop tard pour organiser une course sur le circuit Gilles-Villeneuve, une piste qui, rappellerons-le, n’est pas permanente.
Des travaux de préparation, qui, en temps normal, débutent à la mi-mars, n’ont pas encore commencé. Même si l’installation de gradins est évitée dans le cas d’une course à huis clos.
Or, si le feu vert était donné, le montant de la facture serait encore plus élevé que les 6 millions $ qui ont été évoqués récemment. Doit-on en effet rappeler que plus les travaux sont retardés, plus ça coûte cher pour les compléter à temps.
« ON VEUT QUE LE GRAND PRIX RESTE »
En deux occasions hier, sur les ondes de Radio-Canada, à la radio en matinée et au Téléjournal en début de soirée, la mairesse de Montréal a été invitée à commenter l’avenir du Grand Prix. Sans toutefois donner l’heure juste.
« Ce n’est pas la Ville qui ne veut pas, a indiqué Valérie Plante, c’est la Santé publique de Montréal qui trouve que ce n’est pas une bonne idée de le présenter.
« Dans ce dossier, on a passé beaucoup de temps au téléphone en fin de semaine avec nos collègues Pierre Fitzgibbon [ministre de l’Économie à Québec] et
Mélanie Joly [ministre du Développement économique à Ottawa]. Vous comprendrez que des sommes importantes et des ententes contractuelles sont en jeu.
« J’aimerais vous donner des nouvelles, a-t-elle renchéri, mais c’est vraiment important pour nous de travailler avec nos deux autres partenaires [et bailleurs de fonds que sont les gouvernements provincial et fédéral] pour régler tout ça, plutôt que de sortir des informations à la pièce.
« Nous, on veut que le Grand Prix reste. C’est notre souhait. »
OUBLIEZ L’AUTOMNE
L’an dernier, le Grand Prix du Canada, programmé pour le 14 juin, avait d’abord été reporté à l’automne, selon la volonté de ses organisateurs. Mais face à une pandémie hors de contrôle, la course a été officiellement annulée le 24 juillet.
Le contexte n’est pas le même cette année. Tout scénario d’une escale à Montréal en septembre ou en octobre est totalement exclu en raison d’un calendrier déjà très chargé en F1. Aussi bien dire… à l’an prochain.