LEVARIANT DE L’INDE EST ARRIVÉ
Alors, Justin, est-ce qu’on coupe rapidement les liens avec l’Inde cette fois-ci ?
Le fédéral n’a toujours pas l’intention de restreindre davantage les vols en provenance de l’Inde, alors que les premiers cas du nouveau variant indien ont été détectés au pays.
Chaque jour depuis au moins deux semaines, Santé Canada a détecté des cas positifs à la COVID-19 dans des vols en provenance de Delhi à destination de Toronto et Vancouver.
« Nous sommes en plein dans une troisième vague, et le premier ministre [Justin Trudeau] est toujours lent pour arrêter des vols [provenant] des endroits chauds. Qu’attend-il pour agir ? » a demandé le chef conservateur Erin O’Toole, hier, lors de la période de questions.
Mais M. Trudeau, dont le dernier voyage en Inde en 2018 a été marqué par la controverse, a défendu son approche face aux frontières et aux vols internationaux, qu’il estime être l’une des plus strictes au monde. Les restrictions actuelles comportent notamment des tests avant le départ et à l’arrivée, ainsi qu’une quarantaine obligatoire à l’hôtel.
COMME LE ROYAUME-UNI
« Le gouvernement devrait, pour le temps qu’il faudra, suspendre temporairement les vols en provenance de l’Inde, comme il l’a fait dans le passé avec le Royaume-Uni. Nous devons demeurer extrêmement vigilants face à la prolifération des variants », a réagi la porte-parole du Bloc québécois en matière de Sécurité publique, Kristina Michaud. Québec ajoute aussi son grain de sel. « On fait beaucoup de pression [sur Ottawa] pour être capable de voir si on pouvait fermer certaines frontières […]. Ça nous préoccupe beaucoup et on pousse beaucoup pour avoir cette interdiction dans les prochains jours », a révélé hier le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé, en entrevue à LCN.
Le Royaume-Uni a d’ailleurs annoncé mardi que l’Inde serait ajoutée à la liste rouge, limitant l’entrée au pays aux détenteurs de passeports britanniques.
TROP D’EXCEPTIONS
Le directeur médical du Centre des maladies infectieuses de Vancouver, le Dr Brian Conway, a dit à LCN que « même si on pense que le système qui est en place est rigoureux et prévient l’entrée des variants, c’est clair que ce n’est pas le cas ».
Selon lui, « il y a tellement d’exceptions à la quarantaine » que le système, « aussi rigoureux soit-il, ne fonctionne pas ».
Il souhaite l’arrêt des vols en provenance de l’Inde et « potentiellement de l’extérieur du pays [le temps] que l’on comprenne de quelle façon le système est poreux ».
Or, pour l’administratrice en chef de l’agence de santé publique fédérale, la Dre Teresa Tam, les mesures axées envers des pays en particulier « ne peuvent avoir qu’un impact limité » sur la contagion.
« C’est une approche globale des mesures à tous les pays sur lequel s’est concentré le Canada », a-t-elle dit en point de presse.
Elle a toutefois indiqué que des évaluations intensives sur les risques associés à l’arrivée des vols de l’Inde seront effectuées en raison de la « recrudescence massive » qui s’y déroule.
Durant la première vague, Justin Trudeau avait essuyé les critiques qui jugeaient que le contrôle aux frontières était arrivé de façon tardive, ce qui aurait contribué à l’essor du virus au pays.