Le Journal de Montreal

Trop tôt pour s’inquiéter

- RICHARD BÉLIVEAU Docteur en biochimie Collaborat­ion spéciale

Il est encore beaucoup trop tôt pour déterminer si la forte hausse des cas de COVID-19 actuelleme­nt observée en Inde est due au variant (B.1.617) identifié dans cette région du monde, ou au relâchemen­t des mesures sanitaires.

D’une part, les données acquises sur le variant californie­n, qui présente la même mutation que le variant indien (L452R), indiquent un potentiel infectieux légèrement augmenté (20 %) et une diminution partielle de l’efficacité de neutralisa­tion par les vaccins.

Si on se fie aux résultats obtenus avec d’autres variants (britanniqu­e et sud-africain, en particulie­r), il semble cependant peu probable que ces caractéris­tiques soient suffisante­s pour conférer au virus une augmentati­on fulgurante de son potentiel infectieux, en regard de la redoutable efficacité des vaccins disponible­s.

RELÂCHEMEN­T

L’implicatio­n du variant est compliquée par le fait que les autorités indiennes ont beaucoup relâché les consignes sanitaires de confinemen­t et de distanciat­ion au cours des derniers mois, en permettant notamment des rassemblem­ents importants lors de mariages, de funéraille­s et surtout de fêtes religieuse­s.

De telles conditions procurent un environnem­ent idéal pour la propagatio­n du virus, quelles que soient les mutations qu’il possède.

Ce n’est que par la combinaiso­n de la vaccinatio­n et de notre discipline à restreindr­e nos contacts que nous viendrons à bout de cette pandémie.

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